Éducation

Absentéisme au cégep, une nouvelle norme?

Tribune libre

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) réclame l’abandon de toutes les sanctions liées aux retards et aux absences, lesquelles sanctions «ont un impact sur la motivation intrinsèque de la population étudiante», allègue la FECQ. De surcroît, comme le souligne son président, Antoine Dervieux, «les étudiants et étudiantes ont besoin de travailler beaucoup plus, dans un contexte de précarité financière, ce qui fait qu’ils ont moins de temps pour aller à leurs cours». En contrepartie, allègue M. Dervieux, la présence en classe n’est pas forcément liée à la maîtrise des apprentissages puisqu’un étudiant présent physiquement à un cours pourrait en être absent mentalement, s’il passe tout son temps sur son cellulaire par exemple.

Eh bien! De ce fait, est-ce à dire que la présence aux cours est considérée comme facultative pour la réussite des étudiants? Est-ce à dire que l’enseignant n’a plus à se préoccuper de l’absence des élèves à ses cours? Si, tel était le cas, quel message enverrions-nous aux étudiants sur l’importance d’être présents à leurs cours eu égard à leur réussite scolaire? L’absentéisme au Cégep est-elle en train de s’établir comme une nouvelle norme? À mon avis, à partir du moment où un étudiant s’inscrit à un cours au collégial, il a le devoir de s’y présenter à l’heure et au jour indiqués à son horaire à moins qu’il présente un billet confirmant les raisons de son absence confirmées par un personne en autorité, tel un parent ou un médecin.

Enfin, en lien avec ce phénomène croissant d’absentéisme dans les cégeps, les directions d’établissements collégiales ont la responsabilité de tenir à jour un registre d’absences des étudiants de façon à pouvoir intervenir auprès des cas d’absentéisme récurrents, et à établir avec les étudiants concernés un plan d’intervention visant à corriger la situation à la satisfaction des deux parties.


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2101 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    28 novembre 2024

    Bonjour M. Marineau,


    Nous sommes sur une pente glissante depuis plusieurs décennies pour ne pas dire depuis plusieurs siècles; et les déclarations d’un certain président (Antoine Dervieux) confirment encore cette dégringolade. 


    Comme l’a mentionné Simon Paré-Poupart dans son premier livre en tant qu’éboueur (Ordures! Journal d’un vidangeur», LUX Éditeur, 2024, page 13), 


    «Le vidangeur, c’est le Sisyphe de la société de consommation.»


    Le Québec n’arrive pas à se sortir de son cycle de l’absurde et n’a encore que des mea culpa ou de fausses excuses à se donner comme réponse à ses échecs. 


    Je n’aimerais pas un jour être soigné par un étudiant de CÉGEP qui aspire à devenir médecin ou autres métiers sérieux, et qui écoute les parvenus au sommet de notre pauvreté intellectuelle. Car la pauvreté ne se définit pas seulement en signe de piastre.   


    Faut-il leur pardonner leur manque de logique? Je pense que non, car ce serait là abdiquer à nos propres responsabilités d’aimer comme il se doit notre jeunesse. Être adulte, c’est savoir reconnaître nos erreurs et les assumer en les corrigeant. Notre jeunesse peut-elle corriger les erreurs des adultes d’antan? Il le faudra bien, car c’est le cercle vicieux de l’absurdité qu’elle répétera comme actuellement. 


    La discipline est la base de la connaissance vraie, et ce depuis la nuit des temps. Rester dans l’ignorance et choisir d’être fainéant fera de notre Québec la suite logique de notre coin de pays d’avant la Révolution tranquille de 1960 : des parasites et porteurs d’eau pour vivre en se croyant riche : riche de notre petit change et pauvre d’esprit comme ces présidents millionnaires des financières coopératives vendus au pouvoir financier de notre société d’abondance et couronnés de leur auréole de fausse fierté.


    Post-scriptum, puisqu’il le faut : J’ai toujours admiré les métiers d’éboueur et de docteur; ce sont là les métiers les plus nobles d’une société, car sans ces gens qui soignent et qui lavent, toutes les autres occupations pour aimer demeurent impossibles à long terme. Les femmes peuvent confirmer.