Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, se targue à qui veut l'entendre d'être un nationaliste.
Pourtant, lors d'une entrevue au West Island blog, le principal intéressé a récemment affirmé ceci: «It is time to take that conversation off the table once and for all, (...) Separation is not happening in this mandate or any other. No separation forever as far as we are concerned. (...). (Il est temps d'enlever cette conversation de la table une fois pour toutes (...) Il n'y aura pas de séparation dans ce mandat ou dans un autre. Pas de séparation pour toujours en ce qui nous concerne.)
Legault y exprime clairement que la séparation du Québec du Canada n'arrivera jamais dans un mandat caquiste...
OK, je comprends, François Legault est clairement fédéraliste, mais selon le site de la CAQ, cette formation se dit être nationaliste...
D'ailleurs, le candidat caquiste de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Denis Tardif – un conservateur dans l'ADN – s'est joint à la formation politique de François Legault, notamment parce qu'elle est nationaliste et que celui-ci se dit être nationaliste...
Parfait, mais ça veut dire quoi être nationaliste pour le chef caquiste quand d'emblée, on «jure fidélité» au Canada quoi qu'il arrive?
C'est pourtant ce que François Legault a fait lors de sa déclaration au West Island blog... «Pas de séparation pour toujours en ce qui nous concerne».
Quand on choisit coûte que coûte le Canada, on ne peut prétendre du même souffle être nationaliste. Il y a des limites à dire n'importe quoi afin de se faire élire comme premier ministre...
À moins que François Legault ne dise pas toute la vérité sur ses intentions?
Veut-il vraiment éliminer la souveraineté du Québec de son équation pour toujours, ou cherche-t-il à la dissimuler, afin de plaire à ceux qui aiment davantage le Canada que le Québec?
Pourrait-il mentir aux électeurs et à ses troupes, en gardant la carte de la souveraineté dans sa poche de derrière, concernant la possibilité d'aller de l'avant avec cette séparation, si des négociations pour le rapatriement de certains pouvoirs d'Ottawa échouaient, ou bien ment-il en affirmant qu'il est nationaliste tout en jurant fidélité au Canada?
Une chose est certaine, il me semble que François Legault ment certainement dans un des cas...
Le chef du Parti conservateur du Québec ne croit pas Legault
Rejoint par téléphone, le chef du Parti conservateur du Québec, monsieur Adrien Pouliot, ne croit pas en la foi fédéraliste de François Legault.
Celui-ci estime que la conversion fédéraliste du chef caquiste ne peut tenir la route si ce dernier veut, comme il le prétend, aller chercher plus de pouvoir pour le Québec à Ottawa sans levier de négociation.
«Si vous croyez que François Legault ne fera jamais de référendum sur la souveraineté du Québec, bien moi j'ai un beau morceau de terrain à vous vendre dans les Everglades!»
Selon lui, Legault ne peut pas aller se faire dire non à répétition à Ottawa, sans posséder dans sa manche la carte de négociation de la souveraineté du Québec.
«Quand tu commences des négociations et que tu veux avoir quelque chose, tu dois avoir un plan B. Il faut que tu sois crédible auprès de ton intervenant et que celui-ci sache que tu as un plan B, autrement il va te dire non... Ça ne tient pas debout son affaire, de dire qu'il veut avoir plus de pouvoir en langue et culture sans levier de négociation. Je n'y crois tout simplement pas», a expliqué Adrien Pouliot.
Toujours selon le chef du Parti conservateur du Québec, François Legault est un type qui change souvent son fusil d'épaule sur toutes sortes de sujets, voilà pourquoi il serait difficile de le croire lorsqu'il déclare qu'il ne fera jamais de référendum sur la souveraineté.
«Il faut regarder l'historique de François Legault pour comprendre. Il était considéré comme étant un souverainiste pressé dans le cabinet au début des années 2000, c'est lui qui a produit le budget de l'an 1 d'un Québec souverain. Je pense que pour juger de quelqu'un, tu dois regarder ce qu'il a fait et dit dans le passé. Alors moi, je n'ai pas confiance tout simplement.»
Monsieur Pouliot a également rappelé que François Legault n'a cessé de changer d'idée pendant toute sa carrière, plus récemment en ce qui concerne les commissions scolaires et sur la promesse d'une baisse d'impôt pour les Québécois, ce qui lui fait dire que le chef caquiste n'est sûrement pas à la tête d'un parti de droite, mais davantage à la tête d'un parti recherchant uniquement le pouvoir au gré des sondages...
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