À Ottawa, libéraux et conservateurs se réjouissent

L'option souverainiste sort affaiblie de la campagne électorale au Québec

PQ - stratégie revue et corrigée



Bellavance, Joël-Denis - Ottawa - Avant même de connaître les résultats complets des élections, hier soir, les conservateurs de Stephen Harper et les libéraux de Stéphane Dion se réjouissaient d'une chose : il n'y aura pas de référendum sur la souveraineté au Québec dans l'avenir immédiat. " La seule certitude de ces élections, c'est qu'une forte majorité de Québécois ont rejeté l'option d'un autre référendum ", a commenté hier un stratège conservateur.
Les libéraux ont tiré cette même conclusion en affirmant que l'option souverainiste sort affaiblie de cette campagne électorale de 35 jours. Mais Stephen Harper et Stéphane Dion ont toutefois préféré hier laisser la poussière retomber avant de commenter officiellement les résultats des élections au Québec.
Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a également fait savoir qu'il ne commentera le choix des Québécois que cet après-midi après avoir analysé les résultats dans les 125 circonscriptions sous toutes leurs coutures.
M. Harper a suivi cette soirée électorale confortablement assis dans la résidence officielle du premier ministre, au 24, Sussex, en compagnie de proches collaborateurs. Stéphane Dion a quant à lui regardé le dévoilement des résultats en compagnie des députés libéraux du Québec à Stornoway, la résidence officielle du chef de l'opposition. Enfin, Gilles Duceppe a pris connaissance de la décision des électeurs dans son appartement de Gatineau, à quelques kilomètres de la colline parlementaire.
En privé, les conservateurs se réjouissent évidemment des succès obtenus par le chef de l'Action démocratique du Québec de Mario Dumont. Ils sont convaincus que la percée de l'ADQ permettra au Parti conservateur de faire d'autres gains au Québec aux prochaines élections fédérales. Au dernier scrutin fédéral, le Parti conservateur a remporté 10 sièges au Québec.
Du côté du Parti libéral, on estime que les libéraux de Jean Charest auraient fait meilleure figure n'eût été l'intervention de Stephen Harper durant la dernière semaine de la campagne. M. Harper avait alors affirmé qu'il ne négocierait un transfert de points d'impôt qu'avec un gouvernement fédéraliste à Québec. " Loin d'aider la cause fédéraliste, le budget et les déclarations de Stephen Harper à quelques jours du vote ont nui à M. Charest et ont mobilisé les souverainistes. On n'a jamais vu un premier ministre du Canada s'affairer avec tant d'ardeur à faire passer ses propres intérêts et ceux de son parti politique en premier en s'ingérant de façon aussi téméraire et cavalière dans une campagne électorale au Québec ", a affirmé un proche collaborateur de Stéphane Dion.


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