La chef du Parti québécois, Pauline Marois, souhaite que tous les jeunes francophones sortant des écoles et cégeps français maîtrisent l'anglais. C'est un objectif que nous endossons avec enthousiasme.
Précisant sa pensée dans une entrevue au Journal de Montréal, Mme Marois a émis l'hypothèse que «certains cours», notamment «l'histoire ou la géographie» puissent être donnés en anglais. Que voilà une étrange idée! Déjà qu'on a toutes les peines du monde à dénicher des professeurs d'anglais qualifiés, comment peut-on croire qu'on en trouvera capables d'enseigner à la fois l'histoire et l'anglais? De plus, on ne peut pas imaginer meilleur moyen de braquer les croisés de la langue que de proposer l'enseignement de la Conquête et des Rébellions dans la langue de Wolfe!
Oublions cette maladresse: il reste que Mme Marois a raison, il faut absolument que les jeunes Québécois soient bilingues. Selon le dernier recensement, la moitié des francophones de 20 à 40 ans maîtrisent l'anglais. C'est mieux qu'il y a 10 ans (45%). Mais dans le monde d'aujourd'hui, c'est nettement insuffisant.
Il y a un paradoxe dans la position de la leader péquiste. Si elle propose d'améliorer l'enseignement de l'anglais au primaire et au secondaire, c'est notamment parce qu'elle veut décourager les jeunes francophones et allophones d'étudier dans des cégeps de langue anglaise. Il n'y a pourtant dans ce phénomène aucune menace à la langue française. La proportion de francophones qui étudient en anglais au niveau collégial est minuscule - autour de 4% - et n'a pas changé depuis 10 ans. Quant aux allophones, ils sont de plus en plus nombreux à étudier au cégep en français.
Par ailleurs, si on veut que les jeunes Québécois soient bilingues, pourquoi s'inquiète-t-on du fait que certains profitent de l'existence chez nous d'institutions de langue anglaise? Mme Marois ne convient-elle pas elle-même que l'immersion est le meilleur moyen d'apprendre une langue? Celui qui apprend l'anglais à l'école ne maîtrisera jamais aussi bien cette langue que s'il est plongé pendant un an ou deux dans un milieu anglophone. Dans la plupart des pays, les jeunes n'ont pas cette possibilité. Ceux d'ici sont donc privilégiés.
Malheureusement, plusieurs Québécois se méfient comme de la peste de leurs concitoyens anglophones et des institutions qu'ils ont bâties. Alors qu'ils devraient voir dans ces établissements de formidables lieux d'apprentissage pour les francophones désirant élargir leurs horizons, ils les perçoivent comme des outils d'assimilation. Il suffit d'entendre ce qu'on dit encore de nos jours au sujet de l'Université McGill...
Et puis, ce n'est pas en dénonçant le moindre mot d'anglais écrit sur une affiche ou parlé dans un commerce qu'on incitera les jeunes francophones à l'apprendre! Comment une langue peut-elle être à la fois décrite comme une menace permanente et un outil essentiel?
Quant aux cours d'histoire, avant de songer à les donner en anglais, on devrait s'assurer qu'on y enseigne la contribution des anglophones au développement de l'économie, de la démocratie et de la culture québécoises.
- source
A History of the Conquest
Pratte - héraut de la Moronie
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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