Réunis en Conseil général à Montréal, les libéraux ont décidé de proposer une mesure surprenante : la gratuité pour les enfants de quatre ans en services éducatifs. Surprenante pourquoi ? D’abord, parce que cette mesure est depuis longtemps demandée par différents groupes, notamment depuis que le gouvernement Marois a mis en place les maternelles quatre ans pour les plus défavorisés. Car depuis cette ouverture, le système fonctionne à deux vitesses pour les enfants de quatre ans, gratuit si en maternelle, payant si les enfants restent en service éducatif.
Deuxièmement, la proposition est surprenante puisqu’elle arrive deux ans après une modulation du tarif selon le revenu des parents. Bref, c’est comme si tout le monde, sauf la CAQ, prenait un virage à gauche pour les élections puisque le PQ propose aussi la gratuité pour certains parents et un retour au tarif universel.
Plus de béton
La proposition de la CAQ, ou plutôt, les propositions de la CAQ, car cela dépend du député qui parle du dossier, se résument par un statu quo financier et un transfert des enfants de quatre ans en maternelle. Car, nous dit-on, cela libérera des places dans les services.
Alors que l’on sait que les maternelles quatre ans doivent travailler sur la qualité de leur service et qu’elles peinent à répondre efficacement aux besoins des tout-petits les plus vulnérables. Comment la CAQ peut-elle proposer de les uniformiser sans tenir compte, encore une fois, des recherches récentes et des services en place ? Ce n’est pas en créant plus de béton que nos petits seront en mesure de mieux réussir à l’école.
Une formule éprouvée
La qualité, tant recherchée par nos politiciens, ne se mesure pas à la grandeur d’un édifice, mais bien à la relation entre l’éducatrice et l’enfant. Et cela prend plus de temps à construire que des promesses en campagne électorale.