Dès qu’on parle des élections québécoises de 2018, une certitude semble s’imposer: le Parti libéral les gagnera.
Malgré les scandales, l’incompétence économique, les rumeurs de corruption, la position couchée devant Ottawa, le mépris affiché pour l’identité québécoise, le PLQ resterait au gouvernement.
Généralement, cela plombe le moral de celui qui le constate. Il dénonce alors les Québécois, qui élisent et réélisent les libéraux, et feraient preuve de négligence criminelle.
Non-francophones
Sauf que les choses sont plus compliquées.
Il faut distinguer l’électorat francophone de l’électorat non francophone.
Chez les francophones, le PLQ est à 19 %. C’est un tiers parti. Sauf si vous fréquentez le patronat ou les grands bureaux d’avocats, des libéraux, vous n’en trouverez pas vraiment.
Autrement dit, les francophones qui suivent minimalement l’actualité politique ont depuis longtemps largué le PLQ.
Mais voilà, les francophones sont maladivement divisés entre le PQ, la CAQ et QS.
Conséquence: cela donne un pouvoir disproportionné au vote non francophone, qui appuie de manière soviétique le PLQ.
Pour une raison simple: pour les non-francophones, chaque élection est un référendum sur la souveraineté où il faut voter Non.
Le PLQ représente le Canada et combat le séparatisme. On vote pour lui automatiquement.
Comment ne pas y voir un rejet profond de la majorité francophone?
Division
Et ça ne changera pas. Le PQ peut bien faire des yeux doux aux anglophones et aux immigrants, il ne gagnera pas un vote chez eux.
Et la CAQ n’en gagnera pas non plus, même si son chef se dit maintenant fier Canadien. Legault est nationaliste: cela ne pardonne pas.
On revient au point de départ: tant que les francophones ne surmonteront pas leur désunion, ils gueuleront chacun dans leur coin contre un gouvernement libéral éternel qui se fiche d’eux.
Entre les trois partis francophones, il y en a un de trop. Reste à savoir lequel.
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