Un homme libre
11 juillet 2008
Cher M. Turcotte,
Merci pour ce texte. Vous avez pondu quelque chose de soigné, de réfléchi, et de plein d'espoir, je pense.
Maintenant, permettez-moi de ne pas être d'accord sur tout. En fait, je ne suis pas sûr par où commencer exactement...
Bien que vous ayez identifié plusieurs choses qui affligent notre population, aujourd'hui, parmi lesquelles des indidvidus se souciant surtout de leur petit confort personnel, et manquant de vision globale, d'idéaux, et semblant peu à peu perdre leur capacité de penser par eux-mêmes, quand vous en venez à parler du peuple québécois, de façon plus spécifique, là j'ai l'impression que vous parlez d'un autre peuple, que celui que je connais (et auquel j'appartiens).
Par exemple, quand vous dites que nous sommes peu enclins à reconnaître nos torts, à admettre nos échecs passés... Écoutez, les Québécois sont pour beaucoup, d'emblée, des gens conditionnés à se dénigrer eux-mêmes; à croire que le gazon est toujours plus vert sur le terrain du voisin ; à rejeter leur propre culture, etc. Cela fut notamment, l'un des ingrédients du succès de Jeff Fillion et CHOI-FM, ici à Québec ; Fillion passait une partie de son temps à dire des choses telles que l'idée que nous étions des "pas bons", ou que le Québec était le "trou de cul de la Terre" (sic)... E5t ses auditeurs en redemandaient!
Par ailleurs, vous parlez de cette idée, comme quoi l'un de nos principaux défauts serait que nous sommes catégoriques, que celui qui ne pense pas exactement comme nous devient vite notre ennemi (?!?) Monsieur, si les fédéralistes québécois sont des gens qui propagent l'idéologie qui vise notre assimilation, et ultimement notre DISPARITION, démographiquement, soit parce qu'ils ne comprennent pas les enjeux, soit parce qu'ils y trouvent un avantage (?), alors nous devons agir en conséquence. Et les décrire comme les "collabos" qu'ils sont. L'on peut se monter tolérant, magnanime même, mais jusqu'à un certain point, seulement! Et puis, il faut voir s'il y a vraiment une réconciliation possible, car l'enjeu, c'est ceci: nous pourrions à long terme, perdre notre langue, culturellement. Puis, démographiquement, être peu à peu remplacés par des gens venus d'ailleurs, sur cette terre sur laquelle nos ancêtres ont "bûché" si dur, et dans des conditions, tout sauf faciles (tout en subissant des séries d'humiliations).
Autre chose: vu la difficulté, comme vous soulignez, de faire une sorte d'éducation, telle qu'une éducation politique, des masses, en cette époque, je pense que l'expression, sur le plus grand nombre de tribunes possibles, via tous les médias utilisables, du message le plus factuel, direct, "punché", sera la stratégie gagnante. Un débat d'ordre philosophique, presque, en cette période où les gens ont la durée d'attention si courte, et sont soumis à tant de facteurs de distraction, ça ne serait pas une façon de rejoindre assez de gens, je crois.
tenons aussi compte du fait que la stratégie de non-violente non-collaboration de Gandhi, a fonctionné dans un contexte où son peuple à lui, n'était pas du tout minoritaire, en Inde.
Comme j'ai dit, je respecte ce que vous décrivez dans votre propre texte ; c'est à la fois intelligent, et noble, monsieur Turcotte. Mais là, je crois qu'il est minuit moins cinq, et qu'il faut être direct, explicite, efficace! Surtout que les forces visant notre pure et simple assimilation, elles, sont déjà en train de réécrire notre histoire, en cette saison d'été 2008.
Cordialement vôtre,
Jean-François D. B.
Québec