Pas d'huile sur le feu mais...
3 avril 2015
Au moment de la nomination de François Blais à titre de ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, je me suis dit qu’enfin un ministre issu du monde de l’Éducation pourra jouer pleinement son rôle de premier responsable de la qualité de l’enseignement au Québec. Professeur pendant une vingtaine d’années, ex-doyen de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval, bien articulé dans ses interventions, l’avenir s’annonçait prospère.
Toutefois, sa dernière sortie sur les ondes d’une station radiophonique de Québec concernant les grèves étudiantes, en particulier le ton « béatement paternaliste » utilisé par le ministre pour « mater les enfants indisciplinés », dénote d’un manque total de jugement de sa part. Le « bon » père de famille a carrément dépassé les bornes du raisonnable. M Blais pourra toujours se ranger du côté des élèves qui désirent assister à leurs cours, il n’en demeure pas moins qu’il ne peut faire fi de ceux qui contestent les mesures d’austérité du gouvernement Couillard en les rabrouant sur les principes mêmes de la démocratie étudiante.
Enfin, je laisse la parole au président de la Fédération des cégeps, Jean Beauchesne : « […] à partir du moment où il y a une ébullition sociale, peu importent les raisons, droits de scolarité ou autres, les associations étudiantes, les leaders étudiants prennent ce droit-là. Alors, on pourrait le nier, regarder, mettre ça en dessous de la table, en dessous du tapis, mais la réalité nous rattrape, et le passé est garant de l’avenir à cet égard-là »…un message on ne peut plus clair auquel François Blais aurait nettement avantage à se référer.