Canadien-français ou Québécois?
10 novembre 2021
Marc Labelle
Bonjour Marc,
L'identité québécoise pouvait tenir, à la rigueur, dans une perspective réaliste de l'indépendance. C'est l'indépendance qui en constituait la validation. Voir les poids démographiques et les tendances d'aujourd'hui : Québécois, c'est une personne qui habite le Québec.
L'assise territoriale se réduit, voir l'anglicisation de Montréal et de sa première couronne, etc.
Il n'y a plus personne qui porte sérieusement le projet d'indépendance politique au Québec. Le projet a été brûlé. Lionel Groulx appelait à des gestes, ils ne sont pas venus en temps utile.
L'identité canadienne de souche et canadienne-française se situent dans une continuité historique. Elles concernent le même peuple et la même problématique.
La graphie de Canadiens-Français, je la reprends de Benjamin Sulte, recomandée par François-Albert Angers. Avez-vous lu les mises en garde de ce dernier à la suite du référendum de 1980 ? Vous serez surpris, elles se sont toutes réalisées.
Il y a un changement de paradigme en cours. Il nous frappe de plein fouet. Nous suivons à la trace le destin de nos compatriotes des autres provinces. Il faut réclamer le statut politique de nation fondatrice, autochtone et canadienne (française), pendant qu'il en est encore temps; réclamer le droit à la protection des minorités, et ne pas hésiter à demander au Canada actuel de se trouver un autre nom. Cela nous sera utile pour rayonner sur le plan international. On pourrait même se comparer aux Ouïgours, mais la Chine nous répondra avec aplomb que ces derniers sont pleinement reconnus et ne sont pas en danger d'extinction. Ce qui n'est pas notre cas.