À propos du débat récurrent sur la peine de mort

Vous ne me représentez pas, Monsieur Blaney

J'écris au député dans Lévis

Tribune libre

Monsieur Blaney songez bien que nous sommes plusieurs à avoir voté contre vous et que vous ne nous représentez pas.
Si on convient que la peine de mort est un crime de vengeance qu'une société tolère par ignorance des méthodes des résultats de la réhabilitation pour tous les aspects de la criminalité, vous ajoutez le crime au crime et vous vous faites complice de cette société qui prétend faire justice en tuant.
De plus en défendant le sénateur Boisvenue, vous vous faites l'apologiste d'un autre crime, bien plus grave encore, parce qu'on le présente comme un acte impartial. Hors ce point de vue a un parti pris évident pour une justice expéditive qui ne laisse plus le choix aux tribunaux de trancher et qui risquerait ainsi de tuer des innoncents en les liquidant tout simplement par amertune.
Vous me direz que les victimes de crimes violents sont aussi des innocents ? Mais combien réclament elles-mêmes la peine de mort du bourreau ? Quel véritable soulagement y a -t-il à exiger la mort d'une personne accusée d'avoir tué ? Si on est prêt à tuer soi-même, ou à mandater des dirigeants politiques pour le faire, n'entre-t-on pas dans la même logique que celle du tueur, i.e. punir ou sanctionner par l'acte même que l'on reproche à l'assassin ?
Le deuil peut laisser un manque que l'on n'arrive pas à combler quand quelqu'un a tué un proche. Mais comme victime d'une lourde perte, la tentation peut sans doute être forte de se réfugier dans de fausses certitudes pour ravaler sa colère. Dans ce malheur que l'on croit incurable, on peut apprendre à trouver notre part de l'humanité meurtrie qui voit autour d'elle mourir bien des gens prématurément sans l'avoir jamais demandé. Qui tue vraiment ces enfants affamés que l'indifférence du monde condamne à une mort prématurée ?
Comme du temps de l'occupation de l'Afghanistan par une armée canadienne au service d'une puissance étrangère, les États-Unis, au nom de laquelle vous vous déclariez « fier de lui fournir les moyens d'accomplir sa mission », vous cautionnez une violence qu'on tolère de moins en moins dans les nations civilisées (ou celles qui aspirent à le devenir ) comme on proclame l'état de la nôtre. Vous faites donc la promotion de la brutalité pour régler les problèmes d'une humanité qui ne cesse de réclamer « une paix avec justice » à l'échelle de la planète.
Dans ce sens, j'espère que les Lévisiens, et notre région toute entière, vous sanctionneront aux prochaines élections en vous excluant de toute forme de pouvoir que vous osez exercer de manière à nous ramener au Moyen Age, du temps des monarchies barbares et criminelles. C'est assez de cette violence que vous voulez, comme Conservateur, inscrire dans nos lois fondamentales alors que de plus en plus de gens sont favobles à des moyens pacifiques, affranchis de toute forme de châtiment cruel, pour régler les conflits les plus divers, dans notre pays comme ailleurs dans le monde.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    4 février 2012

    Combien d'innocent ont été pendus, crucifiés, exécutés pour des crimes qu'ils n'ont pas faits?
    Si au Canada, on avait exécuté des Simon Marchall, des Steven Truscott, des Milgard, des Michel Dumont, des Hinse, des Benoît Proulx, etc.., combien d'innocents aurions-nous tué par erreur?
    Il faut avoir vécu certains procès pour voir que tous mentent( accusé comme accusateur) à des degrés divers dans nos cours de justice et même si on le découvre, on ne les punit pas. On dit simplement qu'ils ne sont pas crédibles sans plus. Même des gens, des jeunes qui ont accusé leurs parents, leur professeur pour faire du tord, sont à peine réprimandés. Pourquoi? Pour encourager les dénonciations et pour remplir les cours de justice. Le système a besoin de plaintes pour fonctionner.
    Les fonctionnaires, les juges et les avocats savent cela. On ne peut se fier aux tribunaux qui font souvent plus de politiques que de justice dans les décisions médiatisées.
    Seulement pour cela je suis contre la peine de mort.
    Un innocent condamné faussement, est un condamné de trop. Imaginez si on le tuait aussi.
    Il faut être sans cervelle pour comprendre que souvent la preuve d'innocence peut survenir des années plus tard, par un aveu,un élément laissé de côté par les détectives
    , un élément d'ADN ou par la science qui évolue de jour en jour.
    BOisvenu n'est pas à sa place, on ne peut être juge et parti en même temps.