Nous glissons inexorablement vers l’assimilation et rien, dans le cadre politique actuel, ne peut renverser cette tendance. Ce n’est pas à coup de lois que nous arriverons à la freiner. Que d’énergie perdue à défendre nos valeurs, notre existence! L’immigration non ciblée joue contre nous. Vous êtes celui qui peut rendre possible la souveraineté.
Votre réélection pratiquement assurée vous confère un pouvoir exceptionnel. Vous êtes nationaliste, mais certains commencent à en douter. Peut-on vraiment être nationaliste sans être souverainiste? Croyez-vous que notre appartenance au Canada soit avantageuse pour notre nation?
La conjoncture politique du Québec est présentement favorable à la réalisation de ce grand projet de souveraineté. Pour un grand nombre d’indépendantistes, le Parti Québécois n’est plus crédible comme véhicule qui nous permettra d’accéder à la souveraineté. La place est libre et il me semble tout naturel que ce soit la CAQ, Coalition pour l’Avenir du Québec, qui reprenne le flambeau. Votre charisme fait de vous le leader rêvé. Vous avez le respect et la confiance d’un grand nombre de souverainistes. Il serait surprenant de voir combien ont voté pour vous aux dernières élections.
Outre le PQ, les autres partis d’opposition ont de la difficulté à se redéfinir. Il est peu probable qu’ils deviennent des adversaires invincibles pour la CAQ, même si elle devient souverainiste.
Ce projet de souveraineté qui touche tous les Québécois ne peut qu’être bénéfique à ce moment-ci. Réaliser que la vie ne se résume pas à la COVID-19 fera le plus grand bien.
L’IDÉE D’INDÉPENDANCE N’A PLUS LA COTE
Les Québécois ne veulent pas l’indépendance. Est-ce bien vrai? Présentement, se fier aux sondages pour mesurer l’appui des Québécois à cette idée ne serait pas opportun, car, pour nombre de gens, le concept même d’indépendance est devenu synonyme de référendum. Ce n’est nullement porteur d’espoir.
Avoir considéré le résultat du référendum de 1995 comme une défaite au lieu d’une quasi-victoire a démobilisé les militants. Cependant, malgré 25 ans de silence et de divisions du mouvement indépendantiste, un noyau important de souverainistes croit encore qu’il est vital, pour notre nation, que le Québec soit un pays.
COMMENT EN FAIRE LA PROMOTION
Vous proposez que la CAQ devienne un parti souverainiste. Si, en congrès, on refuse cette modification majeure, vous pourriez former un nouveau parti. Tous les souverainistes se sentiraient alors concernés. De ce fait, vous réaliseriez une mobilisation qui transcenderait toutes les organisations indépendantistes existantes. Ceux qui ont mis leur grand rêve en veilleuse ou qui ne savent plus pour qui voter pour rester fidèles à eux-mêmes se joindraient probablement à votre parti.
L’émancipation nationale fera partie de votre plateforme électorale au même titre que l’éducation, la santé, etc., étant donné que cet objectif est vital pour notre nation, ce qui permettra d’y consacrer un budget substantiel.
Se donner un pays, c’est un projet de société inspirant, même pour la jeunesse, à condition qu’elle soit bien informée.
Gisèle Provost, enseignante à la retraite