Plus d’un mois après la sortie de son Suicide français, il défie toujours ses contradicteurs sur le podium du box-office littéraire, et – à l’heure du zapping accéléré – continue de faire grincer les dents, au sommet de l’État comme dans les salles de rédaction. Désemparés par le phénomène, politiciens et journalistes poussent la reductio ad hitlerum jusqu’au grotesque. Citons, pour preuve, la dernière sortie conjointe du Point et de l’ex-Nouvel Obs qui, par la plume de Patrick Besson et Bruno Roger-Petit, comparent Zemmour à l’écrivain et journaliste collaborateur, antisémite et ouvertement fasciste Lucien Rebatet ! Pour le petit juif berbère de Drancy, ça fait beaucoup.
Puisque l’outrance est autorisée dès lors que l’on parle d’Éric Zemmour, profitons-en et allons-y de notre petite comparaison : il y a chez Zemmour un petit quelque chose de Soljenitsyne !
Souvenons-nous : en 1973, le grand écrivain russe Alexandre Soljenitsyne faisait éditer à Paris, qui était encore pour quelques mois une des capitales du monde libre, un ouvrage qui allait sonner le glas du totalitarisme communiste : L’Archipel du goulag. Ce livre-témoignage, écrit en prison entre 1958 et 1967, décrivait la cruelle réalité du système concentrationnaire soviétique, révélant au monde entier – et d’abord aux Russes qui disposèrent rapidement d’éditions clandestines – le visage hideux qui se cachait derrière le masque souriant de la propagande officielle.
Pour le régime totalitaire soviétique, ce ne fut plus alors qu’une question de temps. En 1978, un archevêque polonais nommé Karol Wojtyła devenait le pape Jean-Paul II et se faisait fort de poursuivre le travail de sape entrepris par Soljenitsyne. En 1980, un simple ouvrier du nom de Lech Wałęsa sortait de l’anonymat à l’occasion d’une grève des chantiers navals de Gdańsk et fondait un syndicat hors système, Solidarność, qui allait largement contribuer à précipiter la chute du communisme en Pologne puis en URSS. À peine plus d’un quart de siècle après L’Archipel du goulag, il ne restait plus rien de l’invincible colosse rouge.
Avec son Suicide français, Éric Zemmour vient de convoquer à son tour le tonnerre et les Français, une nouvelle fois, ne s’y sont pas trompés ; sa prétention à « déconstruire les déconstructeurs » n’est pas qu’une vaine formule. Comme Alexandre Soljenitsyne en son temps, il jette en effet une implacable lumière sur ce totalitarisme sirupeux qui étouffe la France : féminisme anti-masculin mais aussi anti-féminin, anti-racisme anti-français, mondialisme anti-démocratique et autres « ismes » aux apparences vertueuses mais aux conséquences désastreuses sont méthodiquement disséqués années après années, en commençant par le séisme de Mai 68. Sous le masque, là encore, le visage hideux du mensonge et de l’exploitation au profit d’un tout petit groupe d’apparatchiks.
Pour le système, c’est un coup qui peut s’avérer fatal : il le sait mais, comme le régime soviétique en 1973, ne peut déjà plus réagir avec toute la vigueur du passé. Soljenitsyne ne fut pas renvoyé au goulag, il fut seulement contraint à l’exil. Zemmour subit une attaque en règle des chiens de garde, mais il est plus que jamais à l’antenne. Et quand bien même il serait finalement ostracisé des médias, il y a fort à parier qu’il n’aurait guère plus de mal que Robert Ménard pour retrouver un moyen de servir les Français.
Alors vive le dissident Zemmjenitsyne !
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