L’empire montréalais de la porno Mindgeek se fait larguer par Visa quelques jours après une décision judiciaire cinglante selon laquelle l’entreprise de cartes de crédit aurait été complice dans la monétisation de pornographie juvénile sur le site Pornhub. 

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L’entreprise américaine a publié un communiqué jeudi indiquant qu’elle suspendait dès maintenant la possibilité de faire l’achat de publicité avec une carte Visa auprès de la filiale d’achats publicitaires de Mindgeek, appelée TrafficJunky.

Mindgeek est ce géant de la porno sur internet derrière une myriade de populaires sites XXX dont le site phare Pornhub. Ses bureaux sont situés à Montréal sur le boulevard Décarie.

«Durant cette suspension, les cartes Visa ne pourront pas être utilisées pour acheter de la publicité sur aucun site, incluant Pornhub et les autres sites affiliés de Mindgeek », explique le PDG de l’entreprise, Alfred F. Kelly Jr., dans un message rédigé à la première personne.

Cette décision survient quelques jours après qu’un juge californien a refusé de retirer le nom de Visa de la liste des défendeurs dans une poursuite intentée en Californie par une victime alléguée de Mindgeek, Serena Fleites.

Des vidéos d’elle filmées quand elle avait 13 ans se sont retrouvées sur Pornhub.

Outil crucial

«Visa a prêté à Mindgeek un outil crucial – son réseau de paiement – avec la connaissance alléguée qu’il y avait une abondance de pédopornographie monétisée sur les sites de Mindgeek», a statué le juge Cormac J. Carney dans sa décision rendue vendredi, sans trancher encore le fond de l’affaire.

Le PDG de Visa explique dans son message diffusé aujourd’hui qu’il est inhabituel qu’un dirigeant se prononce sur un litige judiciaire avant qu’il n’ait été résolu, mais il dit vouloir le faire en tant que «PDG, père et grand-père».

Bien qu’il reste convaincu que la compagnie Visa sera déclarée innocente, il a dit que les allégations de la poursuite sont répugnantes et en contradiction directe avec les valeurs et la mission de Visa.

«L’annonce de Visa faite aujourd’hui est tardive et insuffisante. C’est de la mauvaise foi de la part de Visa de suggérer qu’elle ne savait pas ce qui se passait sur les sites de Mindgeek en dépit de nombreux reportages médiatiques faisant état d’abus horribles», a réagi dans un message relayé sur Twitter Michael Bowe, l’avocat de Serena Fleites.