Des violences urbaines ont éclaté samedi soir à Chanteloup-les-Vignes, en région parisienne, où des policiers ont été pris pour cible et un chapiteau de cirque incendié, des actes qualifiés de « lâches et imbéciles » par le ministre français de l’Intérieur.
Cette ville de grande banlieue parisienne est « la proie d’agressions diverses et variées depuis plusieurs jours », a déploré la maire, Catherine Arenou, évoquant les coupures d’éclairage public quotidiennes provoquées depuis un mois par certains jeunes dans le quartier sensible de la Noé.
Les affrontements ont débuté samedi à 19h « avec des jets de cocktails molotov », a affirmé une source policière. Les forces de l’ordre ont ensuite essuyé des jets de projectiles ou des tirs de mortiers jusqu’à 23h locales. Les policiers ont été pris à partie par « une trentaine de jeunes » au plus fort des évènements, toujours selon la même source.
L’incendie du chapiteau s’est déclenché vers 22h30 et « a calmé tout le monde » d’après la police, qui compte deux blessés légers dans ses rangs. Deux suspects ont été interpellés.
Sur Twitter, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a exprimé sa « pleine confiance » dans la police « pour identifier les auteurs de ces actes lâches et imbéciles et les traduire en justice ».
Pour Catherine Arenou, l’incendie du chapiteau est « délibéré » puisque « il a été retrouvé deux départs de feu, sur deux côtés » du bâtiment.
Cette grande structure en bois qui a coûté 800 000 euros appartenait à une association de cirque implantée depuis près de 30 ans à Chanteloup, la Compagnie des contraires. « On y trouve une école sociale du cirque » et le bâtiment « accueille beaucoup d’enfants », a déploré la maire.
« On va continuer et on va reconstruire », a assuré à l’AFP Alicia Baudry, la secrétaire de cette compagnie qui mène notamment des actions de prévention en milieu scolaire. « On travaille pour l’intégration des enfants de tous les quartiers », selon Mme Baudry.
D’après la maire, un « bureau d’information jeunesse » a également été ciblé dans la nuit. « On a retrouvé de l’essence à l’intérieur et il y a eu une tentative d’incendie », a-t-elle détaillé.
Cette poussée de violence est liée à des travaux de réhabilitation qui « dérangent l’économie souterraine », a avancé une source policière. Une barre d’immeuble doit bientôt être démolie dans le cadre d’un programme de rénovation urbaine, selon la maire.
En avril 2018, une école maternelle avait été incendiée dans le quartier de la Noé, conduisant la maire à sonner l’alarme sur le sort des banlieues françaises.