Les négociations n’ont peut-être pas pris de vacances, comme le martelait en juin dernier le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Mais elles ont piétiné, si l’on en croit la partie syndicale. Plusieurs syndicats locaux de cégeps ont donc déjà annoncé des perturbations lors de la rentrée collégiale de la semaine prochaine.
Les professeurs du Collège Marie-Victorin ont notamment adopté en assemblée un plan d’une série d’actions, dont le boycott de réunions et d’activités officielles. Ceux du cégep de Saint-Laurent arboreront quant à eux des messages de protestation et feront du piquetage symbolique sans bloquer l’accès aux salles de cours. Au discours de la direction du cégep de Lanaudière à Joliette de mercredi, les professeurs « se sont présentés avec leurs banderoles et pancartes syndicales afin de montrer leur mobilisation », indique au Devoir le président du syndicat local, Vincent Motard-Côté.
« Nous allons nous rendre visibles et perturber les activités autres que la prestation d’enseignement », confirme Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). Les négociations de la table sectorielle en éducation durent depuis huit mois déjà et « à ce rythme, on réglerait seulement d’ici 10 ans », indique-t-elle. Elle note tout de même que « l’ambiance » s’est améliorée durant les neuf séances estivales, après l’arrivée d’une conciliatrice, à leur demande.
Les enseignants en ont contre les « reculs » que veut leur imposer le gouvernement en vue de renouveler leur convention collective. « Ils veulent tout simplement revoir l’ensemble de nos conditions, sur des aspects aussi importants que la sécurité d’emploi. Nous voyons aussi des gestionnaires qui veulent s’ingérer dans nos processus éducatifs avec une approche comptable », illustre Mme Lefebvre.
Grèves dans l’air
Dans les corridors à nouveau remplis des collèges, on chuchote que plus personne ne croit à une solution négociée. Qu’en est-il de ceux au front de ces discussions ? Nicole Lefebvre laisse entendre un rire nerveux au bout du fil. « Nous avons la volonté politique d’avoir un règlement le plus satisfaisant possible. Mais le gouvernement envoie un message assez fermé », déplore-t-elle.
L’ensemble du corps professoral du réseau, rassemblé sous la coupole de l’Alliance des syndicats des professeurs de cégep (ASPPC), obtiendra le droit de faire la grève légalement dès la mi-septembre. Cette série de conditions procédurales remplie, les membres de chacun des syndicats des cégeps décideront ou non d’octroyer ce mandat.
Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
NÉGOCIATIONS SECTORIELLES
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