Verdun Beach

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La bonasserie du Québécois explique l’essentiel du mépris qu’il inspire à ceux qui le dominent. En se montrant toujours plus bonasse, on ne fait que perdre





Un jeune naïf en première page du magazine de L’Île-des-Sœurs se vantait récemment d’avoir mis sur pied une équipe de hockey qui s’appelle Verdun Beach, un nom choisi en référence à une future plage qui verra le jour dans le cadre de l’anniversaire de ce pauvre Maisonneuve qu’on ne mentionne jamais.


Dans le club de hockey Verdun Beach, quelle langue parle-t-on au moment de lacer ses patins et d’écouter l’entraîneur? Je l’ignore, mais je gage que si un seul des joueurs présents s’exprime en anglais, tout le vestiaire passe à la langue du conquérant.


À force de nous rabaisser linguistiquement de la sorte, nous enseignons aux immigrants que notre langue est celle des «vaincus».


Allons nous étonner ensuite qu’un si grand nombre de «néos» choisissent le cégep et l’université en anglais (avec nos généreuses subventions bien sûr).


Allô intégration !


Au Jean Coutu de la rue Wellington comme au Provigo de L’Île-des-Sœurs, on dispose les produits sur les étagères de manière à exposer le côté anglais des boîtes.


À plusieurs reprises, j’ai interpellé un gérant du Provigo pour lui demander ses raisons. Sa réponse: on a des immigrants qui ne comprennent pas le français, alors on place les boîtes pour eux. Et tout ça, dans un environnement musical américain. Allô intégration!


Mettez-vous à la place du Syrien qui débarque de l’avion dans ces circonstances: apprendra-t-il le français en s’initiant au hockey avec Verdun Beach ou en magasinant chez Jean-Coutu ou Provigo?


Compromis compromettants


En abordant les anglophones du Dawson College pour se montrer conciliant, Jean-François Lisée m’a rappelé le discours de son ancien patron, Lucien Bouchard, au Centaur Theatre.


Combien d’anglophones ou d’allophones est-ce que le PQ va gagner à sa cause ainsi? Zéro!


La bonasserie du Québécois explique l’essentiel du mépris qu’il inspire à ceux qui le dominent. En se montrant toujours plus bonasse, on ne fait que perdre, perdre, perdre.




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