Des commerçants de la rue Sainte-Catherine ont passé la journée d’hier à ramasser les dégâts de casseurs qui ont fait virer une manifestation en émeute.
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Vitrines cassées, intérieur saccagé, vol d’articles : le réveil a été dur pour une quinzaine de commerçants dont l’établissement a été saccagé, tard dimanche soir.
« C’est fou ! C’est déjà une période qui est difficile pour tout le monde, particulièrement pour les restaurants, et on vient casser la porte de notre restaurant. On a rouvert seulement la semaine dernière en plus », rapporte Leo Wang, gérant du restaurant Gauffre Mignonne, rue Sainte-Catherine Est.
Lors du passage du Journal sur cette artère, hier, plusieurs commerces arboraient des panneaux en bois, marques visibles des actes de vandalisme.
Quelques heures plus tôt, dimanche en fin d’après-midi, environ 10 000 personnes s’étaient réunies à côté de la Place des Arts pour réclamer justice contre le racisme et la brutalité policière.
Ça va coûter cher
Même si plusieurs n’ont pas souhaité répondre aux questions du Journal sur l’étendue des dégâts, le constat est clair : au coin du boulevard Saint-Laurent, le bureau de change Western Union a vu ses cinq fenêtres et portes détruites. En face, les restaurants la Belle-Province et le Subway ont aussi été visés par des casseurs et ont dû poser des panneaux en bois.
De son côté, le restaurant Gauffre Mignone a vu sa porte d’entrée détruite. De l’argent ainsi que quelques objets auraient été volés.
Comme lui, Greg Leblanc, gérant du magasin d’articles de musique Steve’s, rue Sainte-Catherine Est, déplore ces actes de vandalisme. Ce magasin aussi venait tout juste de rouvrir ses portes une semaine auparavant, à cause de la COVID, indique-t-il.
« C’est sûr que c’est une nouvelle affaire par-dessus une autre affaire, mais on va être ouvert demain, donc on continue, et c’est ça qui est important », dit-il.
Beaucoup de guitares
« Ce sont des personnes qui ont tiré avantage d’une situation, qui ont causé des dommages et qui ont pris du matériel », explique M. Leblanc.
Le Journal a regardé des images du saccage et a compté que les voleurs se sont emparé d’une trentaine de guitares. Installé depuis près de trois ans à cette adresse, c’est la première fois que le magasin, qui existe depuis 1965, est aux prises avec une telle situation.
À la SAQ de la place Dupuis, seule une vitre a été brisée.
Des perdus
Pour Martin Bergeron, directeur principal de la place Dupuis, qui gère la réparation des vitres, « la manifestation n’est même pas passée par ici, on sait que ce sont 2-3 perdus qui ont fait ça ».
En face de la place Émilie-Gamelin, la boutique Télus-Koodo a été l’objet de pillages.
Il était possible de constater que l’intérieur avait été saccagé et le contenu des armoires volé.
Plusieurs établissements, comme le Pharmaprix au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-André, avaient déjà fait venir des vitriers pour réparer les dégâts lors du passage du Journal.