Corrigez-moi si je me trompe, mais...
L’UPAC n’a pas été mise sur pied pour faire la lumière sur toutes les histoires de collusion et de corruption ?
Comment ça se fait que cet organisme soit si opaque, alors ?
L’enquêteur enquêté
Moi, je m’attends de la part d’une unité d’enquête qu’elle soit limpide et transparente, qu’elle m’aide à dissiper le brouillard et à y voir plus clair.
Or, l’UPAC, pour reprendre les célèbres mots de Churchill sur la Russie, est « un rébus enveloppé d’un mystère au sein d’une énigme ».
On dirait un roman de John Le Carré.
Plus on en apprend sur son fonctionnement, moins on comprend et plus on est perdu.
Chicanes d’ego, guerres intestines, règlements de compte, fuites, enquêtes sensibles avortées, rumeurs d’ingérence politique...
Un vrai nid de guêpes.
Ce qui se passe au sein de l’UPAC est encore plus énigmatique que ce qui se passe dans les coulisses du monde de la construction.
C’est à se demander si ce n’est pas l’UPAC qui devrait faire l’objet d’une enquête !
Quand tu as le goût d’enquêter sur tes enquêteurs, c’est que ça ne va pas bien.
C’est comme faire venir un exterminateur pour te débarrasser de la vermine qui a envahi ta cuisine... pour apprendre que le gars a des poux et des morpions.
Ce n’est pas très rassurant.
Désinfecte-toi, et après tu désinfecteras ma maison.
Lafrenière doit rendre des comptes
Et le chef de l’UPAC qui démissionne le jour même des élections !
Si ce n’est pas un message lancé au gouvernement, je me demande bien ce que c’est.
Rencontré par nos journalistes avant-hier, Robert Lafrenière (qui revenait d’un petit voyage dans le sud, entrepris probablement pour fuir les médias) a refusé de dévoiler les raisons de sa démission surprise.
Je m’excuse, mais le chef de l’UPAC n’est pas le PDG de la Société des loteries, le président de la Régie des installations olympiques ou le grand patron de la Société des établissements de plein air.
C’est le chef de l’unité d’enquête la plus importante à avoir été mise sur pied au Québec.
S’il choisit de lever les feutres et de prendre ses cliques et ses claques, je veux savoir pourquoi.
Nous sommes en droit de connaître les raisons de son départ.
L’homme doit nous rendre des comptes.
François Legault a dit qu’il ne forcera pas monsieur Lafrenière à s’expliquer. « Il faut tourner la page et passer à autre chose, regarder vers l’avenir... »
C’est bien beau, l’avenir, mais si on ne veut pas répéter les erreurs commises par le passé, il faut savoir ce qui est arrivé.
Le prochain chef de l’UPAC aura beau être nommé avec l’approbation des deux tiers des députés, comme le veut monsieur Legault, s’il n’y a pas un changement de culture et un grand ménage au sein de l’UPAC, le nouveau venu ne changera pas grand-chose.
Le vent a tourné
Il va falloir que nos dirigeants se rendent compte que le vent a tourné.
Terminé, le temps où la démocratie consistait à voter tous les quatre ans.
Non seulement veut-on maintenant savoir comment l’État dépense notre argent, mais on veut que les personnes en position d’autorité nous rendent des comptes.
Transparence, probité, imputabilité.