Une rentrée tumultueuse...

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Les libéraux recevront une volée de bois vert mardi





Les travaux parlementaires reprennent mardi et placeront à nouveau le gouvernement Couillard devant sa collection de polémiques.


La vente-surprise de Rona, les amis de Laurent Lessard, la cimenterie des Beaudoin, l’indécollable épouse de Pierre Marc Johnson, les Hells et la justice, etc.


Des sujets qui risquent d’ombrager ceux qui, comme Martin Coiteux, Carlos Leitao, Pierre Paradis ou Christine St-Pierre, font en leur domaine un boulot honnête.


L’affaire Rona d’abord. Les libéraux ne veulent plus en entendre parler, peu importe les dommages éventuels à l’industrie manufacturière québécoise. Ils préfèrent tout mettre sur le dos de Jacques Daoust.


Bonis Québec


Investissement Québec, la chaise berçante de la finance, disait que le quincaillier était une «préoccupation constante».


C’est pourtant avec une étrange légèreté que la décision d’en libérer la propriété a été prise soudainement par le conseil d’administration en novembre 2014, quelques mois seulement après l’élection de Philippe Couillard.


Libre aux libéraux (et à Robert Poëti) de détourner les yeux, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas anguille sous roche. La vente de Rona aux Américains était une opération délicate qui a nécessité des mois de préparation.


Même les bureaucrates de Bonis Québec ne pouvaient ignorer les signaux venant de Toronto...


Autre affaire curieuse: la cimenterie des Beaudoin en Gaspésie dans laquelle, au cœur de l’été, on a versé encore 250 millions.


Qu’est-ce que la Caisse de dépôt et placement du Québec fait dans cette galère? Surtout avec BlackRock, une firme de friqués appréciant les bonnes affaires, connue des Beaudoin et des Desmarais. Et qui a profité, avec la Caisse, Invesco et d’autres, de la vente orchestrée de Rona à Lowe’s. Une aubaine pour le 1 % local.


Amitié et millions


Mais c’est Laurent Lessard qui ombragera fatalement la rentrée parlementaire des libéraux. Et ce ne sera pas à cause d’Uber.


Plutôt à cause d’un miracle: un vieil ami du ministre est lié à une entreprise arrosée de trois millions...


Le commissaire à l’éthique mène son enquête. Mais on doute qu’il mette son dentier pour mordre une première fois... La vérificatrice générale devra sans doute s’en mêler, si tant est que le gouvernement veuille aller au fond des choses.


Autre occasion de réjouissance pour l’électeur féru d’éthique publique: la femme de l’ex-PM Pierre Marc Johnson, dégommée en 2013 du Tribunal administratif pour dépenses abusives, est toujours payée par l’État. On l’a «prêtée» à l’honorable Université de Montréal.


Les oppositions s’en donneront à cœur joie sans toutefois réclamer l’abolition de la sécurité d’emploi des fonctionnaires... Il y a des limites à la partisanerie!


Remaniement


Le premier ministre Couillard a d’autres soucis. Son caucus est mécontent et ne cache guère sa déception. Norm MacMillan a peut-être des talents de psy, cela n’atténuera pas la frustration des députés, francophones pour la plupart et donc mal-aimés par 80 % des leurs.


On ne digère plus les impairs. On n’a pas apprécié de voir le chef justifier le tripatouillage d’un nabot de la CAQ, mais d’abandonner un soldat aussi loyal que Sam Hamad.


M. Couillard a toutefois une dernière occasion de redonner confiance à ses troupes: un remaniement ministériel serait déjà à l’ordre du jour. «C’est décidé», dit-on en savourant un Sauvignon.


Les réaffectations seront ordonnées à la fin de décembre ou au début de janvier. Pierre Moreau en sera, prédit-on. Ce nouveau cabinet devrait pouvoir tenir le coup jusqu’aux élections d’octobre 2018. Si Allah le veut...







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