L'implosion de l'ADQ est un triste spectacle. Si le parti ne parvient pas à se relever, le Québec aura manqué une occasion de redéfinir le cadre de ses débats politiques en reléguant au second plan la question nationale qui nous hante depuis 40 ans.
On a beaucoup dit que l'affaiblissement de l'ADQ laissait orphelins les Québécois de centre-droite. C'est exact. Le Québec n'est pas aussi unanime derrière le prétendu consensus de centre-gauche dominant l'espace public. Par exemple, tous les sondages montrent que les Québécois sont ouverts à un rôle accru du privé en santé. Pourtant, gare au gouvernement qui fera une ouverture significative en ce sens!
Le courant qui rêve d'un gouvernement plus efficace, de citoyens et d'une province plus responsables, plus autonomes, n'est pas à son aise au sein des deux «vieux partis». Le Parti québécois est trop à gauche et trop obsédé par l'indépendance; le Parti libéral est trop pragmatique, trop préoccupé par le seul pouvoir. Ces Québécois - souvent de jeunes parents, de jeunes entrepreneurs - ont vu dans l'ADQ l'outil inespéré pour changer le Québec.
De fait, l'ADQ a brassé la cage, défendant des idées qui étaient jusqu'ici taboues au sujet du système de santé, de l'éducation, des finances publiques, de la famille. Malheureusement, ces projets n'étaient pas suffisamment étayés pour résister à l'inévitable charge des establishments politique et syndical.
Le parti fondé par Mario Dumont et Jean Allaire faisait aussi souffler l'espoir qu'on mettrait de côté le débat sur l'indépendance pour se consacrer à des problèmes plus concrets et plus urgents. D'où le positionnement autonomiste de la formation, qui n'était pas dépourvu d'ambiguïté, mais qui correspondait aux vues de bien des gens.
Mais tant qu'il y aura sur la scène un parti dont le principal objectif est l'indépendance, il sera impossible pour les autres de ne pas choisir leur camp. C'est pourquoi avec le temps, l'Action démocratique s'est affichée de plus en plus comme fédéraliste, sans toutefois prononcer le mot. Fédéraliste et résolument autonomiste, ce qui n'est pas du tout contradictoire.
L'ADQ est-elle récupérable? Le chef pressenti, l'ancien journaliste Gérard Deltell, a peu d'expérience, mais a déjà fait la preuve de son sérieux et de ses talents de communicateur. Relever ce parti gravement malade représente une tâche colossale, peut-être une mission impossible. Le Québec a tout à gagner à ce que M. Deltell y parvienne.
Une occasion manquée
ADQ - les dérives
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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