Une nouvelle façon de soutirer l’argent du bon peuple ?

Je trouve absolument farfelue et ridicule l’idée même que des personnes soient dédommagées en argent pour ce type de discrimination

Tribune libre - 2007

La Commission des droits de la personne a résolu qu'il y eût discrimination et violation de la liberté de religion de la part d’un CPE envers une famille musulmane parce que, dans le cadre d'une activité à la cabane à sucre organisée par le CPE, l'enfant musulman a mangé de la saucisse non halal. La Commission concluait que 4 000 $ devraient être versés en dommages moraux à la famille gravement éprouvée par cet incident.

Hôpital général juif de Montréal. Deux ambulanciers, probablement catholiques de souche, s'étant vu interdire, le droit de consommer de la nourriture non-cachère dans une cafétéria publique inhospitalière ont conclu une entente à l’amiable et chacun d'eux a reçu un dédommagement de 7 500 $. Pour ce qui concerne les dirigeants de l’hôpital juif, l’affaire est classée!

Dans le cas du CPE, les administrateurs devront trouver environ 15 000 $ à même le budget de fonctionnement (nos taxes) pour contester la décision de la Commission des droits de la personne qui bien sûr, là aussi à même nos taxes, représentera le plaignant devant le Tribunal des droits de la personne.

Bien sûr, théoriquement, nos institutions publiques sont laïques. J’écris le mot « théoriquement », car, à ma connaissance, aucune loi ne vient appuyer la laïcité de l’espace public au Québec.

Or, en tenant compte de ces dérives annonciatrices d’autres événements du genre à venir, je trouve absolument farfelue et ridicule l’idée même que des personnes soient dédommagées en argent pour ce type de discrimination déclarée en vertu de l’une ou l’autre charte des droits. Surtout, lorsqu’il s’agit d’une première offense et que la mauvaise foi des coupables de crime de lèse-rectitude politique n’est pas constatée.

Oui, oui, je sais, je sais!

Je ne devrais pas critiquer un paiement en argent qui a fait l’objet d’une entente à l’amiable. Erreur! J’ai mon mot à dire, car il s’agit de l’argent de mes taxes. Et, quant à moi, des excuses à l’amiable sont aussi valables pour mettre fin à ce genre d’affreuses et terribles « discriminations ». Je suis prêt à considérer que certaines personnes pourraient être dédommagés (selon le coût réel), si, elles ont payé de leur poche pour des services de consultations juridiques ou autres frais « nécessaires » afin de rétablir leur bon droit.

Bien évidemment, c’est le gouvernement (une entité virtuelle pour la plupart des gens), le citoyen-payeur, vous et moi, qui défrayons ces erreurs.

Pourquoi encore et encore payer, surtout si des excuses sincères, la ferme contrition, et le désir avoué de ne plus offenser de la part des fautifs sont présents ?

Dans quelle sorte de société en sommes-nous rendus lorsque toute réparation doit passer par l’argent? Pourquoi toujours tout ramener à l’argent?… Comme si cela était la chose la plus importante dans notre société.

Serge Longval,
Longueuil

PS : Ouais! Vous avez bien raison. Je m’excuse sincèrement d’avoir erré... Le "ca$h" est ce qu’il y a de plus important dans notre société !


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé