Une coalition de réseaux sociaux et de médias contre les fausses informations sur Internet

La médiacratie s'organise pour contrer ... internet



La plateforme "First Draft News" associe des réseaux sociaux et des médias du monde entier. L'objectif est de sensibiliser journalistes et citoyens pour lutter contre les fausses informations. Cette semaine, plusieurs groupes français ont rejoint le mouvement.



C'est une opération de grande ampleur pour les principaux réseaux sociaux et les plus grands médias internationaux. Cette semaine, Facebook, Twitter, Youtube et une vingtaine de groupes de presse ont annoncé rejoindre ce réseau intitulé First Draft News et soutenu par le géant américain Google.


Son ambition est à la hauteur du nombre et de l'importance des groupes mobilisés : faire collaborer les journalistes du monde entier et les réseaux sociaux pour trouver des solutions afin d’améliorer la fiabilité des contenus en ligne.


"Confiance" et "véracité"


Du New York Times à Al-Jazeera en passant par l’Agence France Presse, ce sont plus de vingt médias internationaux qui ont adhéré à cette coalition, née il y a un an. Parmi eux figurent Le Monde et Franceinfo. Concrètement, les membres de First Draft News partageront leurs méthodes pour éliminer de mauvaises informations, de fausses vidéos sur Youtube, des rumeurs infondées ou encore plusieurs théories du complot qui circulent sur le web et notamment sur les réseaux sociaux.


Jenni Sargent, la directrice générale de First Draft News, explique sur le site de ce nouveau réseau qu'il est difficile "de filtrer les fausses informations", parce que "même si les médias ne partagent que les histoires vérifiées et contrôlées, chacun de nous est une source potentielle d'informations et peut publier sur Internet".



"Nous vivons à une époque où la confiance et la véracité sont des questions auxquelles toutes les rédactions, et de plus en plus les réseaux sociaux, sont confrontés."



"Table ronde" et "instance de dialogue"


Au journal Le Monde, Les Décodeurs, rédaction spécialisée dans la vérification des informations, se sont également lancés dans l'aventure. "C'est ça qui nous intéressait : avoir enfin une instance de dialogue avec les réseaux sociaux parce que ce sont vraiment eux les acteurs de diffusion de l'information," indique Samuel Laurent, responsable des Décodeurs.



"L'idée est de créer une table ronde à laquelle siègent Facebook, Twitter et Google pour réfléchir à des manières de faire en sorte que ces fausses infos, ces canulars, circulent moins ou en tout cas soient identifiés comme tels."




D'autant que ces mauvaises informations font perdre beaucoup de temps de vérification aux médias traditionnels et ternissent la réputation des réseaux sociaux comme l’explique Grégoire Lemarchand de l’Agence France Presse : "ils y ont à gagner en terme d'image".



"En général, quand on parle des réseaux sociaux, c'est rarement pour dire qu'on a trouvé de bonnes infos mais plutôt pour dire que c'est encore un fake, une manipulation, un piège. Je caricature un peu mais on n'est pas loin de ça."



First Draft News prévoit de mettre en place des programmes de formation, une "plateforme collaborative de vérification" ainsi qu'un code de bonne conduite. Le réseau travaille actuellement avec YouTube sur la vérification des vidéos mises en ligne et proposera également sur son site des outils pour se familiariser avec la vérification des informations, qu’on soit journaliste ou pas.


Parmi les membres de la coalition figurent donc : Facebook, Twitter, YouTube, The New York Times, The Washington Post, BuzzFeed News, CNN, la chaîne australienne ABC News, ProPublica, l'AFP, The Telegraph, France Info, Breaking News, Les Décodeurs du journal Le Monde, International Business Times UK, Eurovision News Exchange et Al-jazeera Media Network.


Amnesty International, European Journalism Centre, American Press Institute, International Fact Checking Network et le Duke Reporters' Lab font également partie de ce réseau.



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