La situation politique actuelle me fait penser au temps où beaucoup de
Québécois croyaient dur comme fer que Robert Bourassa serait le leader
politique qui entrainerait le Québec vers son indépendance. C'était après
que M.Bourassa eut prononcé cette phrase mainte fois citée " le Québec est,
maintenant et pour toujours, une société libre de ses choix " et que le
chef de l'opposition d'alors, Jacques Parizeau, ait tendu la main à son
premier ministre.
Sans le vouloir, je crois que M. Parizeau a donné de la force à ce mythe,
sinon ce fantasme que les Québécois, particulièrement les souverainistes,
entretiennent qui consiste à croire que la décision de l'avenir du Québec
devrait se réaliser par voie de consensus. Je crois que cette attente d'un
consensus est vaine et diminue les chances du Québec d'accéder un jour à
son indépendance. Car je crois que c'est exactement ce fantasme qui
entraine beaucoup de Québécois à lire aujourd'hui dans les propos de M.
Dumont une avenue vers l'indépendance qui n'existe pas. Je crois que les
obstacles à la réalisation de l'indépendance du Québec ne viennnent pas
tant des adversaires de l'indépendance que des souverainistes qui
nourissent ainsi des espoirs qui sont irréalistes.
En acceptant l'idée que la décision concernant l'avenir du Québec sera
prise de façon serrée de toute façon, que ce soit pour adhérer finalement à
l'ensemble canadien ou pour s'en détacher, la vision de la souveraineté et
du chemin à parcourir pour y arriver se trouve profondément modifiée.
D'une part, il faudra bien prendre en considération qu'un nombre important
de Québécois continueront à s'opposer à l'indépendance après un référendum
positif en faveur de l'indépendance et qu'il faudra bien trouver des
accommodements politiques pour satisfaire ces personnes. Qui sait le degré
d'adhésion qu'un programme politique souverainiste plus réaliste sur cette
division de l'opinion québécoise pourra accomplir pour diminuer l'ardeur
actuelle des fédéralistes à empêcher l'indépendance à tout prix, y compris
l'usage de moyens illégitimes et illicites.
D'autre part, il faudra bien réaliser que le groupe le plus important d'électeurs qui s'opposent à l'indépendance est toujours constitué majoritairement de francophones. Leur opposition repose, en partie tout au
moins, sur la crainte des conséquenses négatives, ce que Mme Marois nomme
des perturbations de cinq ans. Une approche réaliste, qui prend en compte
le degré d'opposition à l'indépendance, peut contribuer à rassurer nombre
de francophones, suffisamment peut être pour atteindre le but dans un
avenir, qui sait, peut être pas si lointain.
Gilles Laterrière
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Une approche réaliste
Il faudra bien réaliser que le groupe le plus important d'électeurs qui s'opposent à l'indépendance est toujours constitué majoritairement de francophones.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
12 juillet 2007Il est impératif de mettre en place les bases de l argumentaire de l indépendance.Le PQ qui fut, sauf sous M Parizeau, un éteignoir pour la dynamique souverainiste n a tout simplement pas le courage d assumer son option, ce n est donc pas ce parti qui nous présentera l aramature de cette argumentaire. Il y a un temps pour croire et un temps pour cesser de croire. Il est maintenant le temps de cesser de croire au PQ et de faire un appel à tous les militants indépendantistes qui ont tirer la charette de ce parti depuis si longtemps de dételler et de joindre un mouvement résoulument indépendantiste.
Archives de Vigile Répondre
12 juillet 2007« Aider à former un autre parti indépendantiste ? » Gilles Bousquet.
Bingo ! M. Bousquet. Mess. Tremblay, Perry, Picard nous le proposent. Faites comme moi, sautez !
Guy Le Sieur
Vive la République de l'Amérique française
Archives de Vigile Répondre
12 juillet 2007M. Gilles Laterrière écrit : «ce fantasme qui entraine beaucoup de Québécois à lire aujourd’hui dans les propos de M. Dumont une avenue vers l’indépendance qui n’existe pas.»
Je ne sais pas où vous avez compris que les Québécois pensaient obtenir la souveraineté par M. Dumont qui déclare clairement qu'il désire l'autonomie du Québec "décrite au programme de l'ADQ" dans le Canada.
Tout ce qui peut arriver pour aider le PQ est le scénario suivant : L'ADQ prend le pouvoir au Québec, il tente de mettre en place son programme autonomiste mais se fait barrer le chemin par le fédéral. Est-ce que M. Dumont s'écrase et dit : O.k. d'abord, s'cusez moi, j'y renonce ou démissionne ou le PQ prend la relève et tente de capitaliser sur la situation.
Autrement, c'est quoi la solution pour un souverainiste ? Aider à former un autre parti indépendantiste ? Fusionner l'ADQ et le PQ pour obtenir une vraie confédération ?