Le 22 juin 1960, Jean Lesage devient Premier ministre du Québec en mettant fin au long règne de Maurice Duplessis. En automne 1962, moins de deux ans et demi plus tard, ce même Lesage coupe son mandat en déclenchant une autre élection. Pourquoi si tôt? Un scandale a-t-il eu lieu? Le financement du Parti libéral est-il en cause? La caisse de dépôt a-t-elle perdu 40 milliards? Les contrats en construction sont-ils soufflés à l’hélium? Octroie-t-on des garderies privées à des amis du Parti? A-t-on menti sur l’existence d’un déficit de 5 milliards? A-t-on fait croire pendant un an que Hydro-Québec allait acheter Énergie Nouveau-Brunswick avant que ça tombe bêtement à l’eau?

Si, aujourd’hui, il ne se passe rien, alors qu’est-il arrivé à cette époque de si terrible?…

Tenez-vous bien… Jean Lesage, et son ministre des richesses naturelles, René Lévesque, ont décidé de provoquer une élection anticipée pour… que la population puisse débattre et donner son opinion sur la nationalisation complète de l’hydro-électricité!!! Ça vous en souffle un coin, n’est-ce pas?

De nos jours, John James Charest et ses libéraux remettent au privé le secteur éolien, le gaz de schiste, l’uranium, l’eau, les forêts, la construction des méga-hôpitaux et d’un pont, terminent une autoroute sur des terres arables et rénovent une centrale nucléaire à la technologie dépassée. Tout cela sans aucun débat public digne de ce nom.

Pour que John James coupe son mandat et déclenche une élection il faut que… l’opposition officielle lui impose un président de l’assemblée nationale qui ne soit pas le sien! Rappelez-vous en 2008, alors que les libéraux forment un gouvernement minoritaire face à Mario Dumont et Pauline Marois, ces derniers osent lui refuser son candidat à la présidence. Forts de leur majorité, les oppositions votent plutôt ensemble pour le député péquiste, François Gendron. Piqué au vif, et constatant de relatifs bons sondages, notre bon John James déclenche une élection anticipée quelques jours plus tard. Voilà donc les priorités du gars qui nous donne la commission Bastarache, mais pas celle sur la construction et le financement des partis politiques.

Mais pourquoi une telle attitude? Certains parleront d’incompétence, mais je ne le crois pas. À mon très humble avis, John James Charest exécute sciemment une mission pour laquelle on le soutient et le paye : appauvrir le Québec! Et, ainsi, rendre presque impossible la réalisation de l’indépendance lorsque le Parti québécois reviendra fatalement au pouvoir. Cette attitude nuit tout autant aux souverainistes qu’aux fédéralistes du Québec. Vous êtes sceptique? Je vois des conspirations partout? Alors comment expliquez-vous tant d’insouciance? Comment se fait-il que le gouvernement du Québec amasse 3,5 millions avec les droits d’exploration des gaz de schiste, tandis que la Colombie-britannique en récolte plus de 1,5 milliard, elle? Et, cela, sans même nationaliser la richesse. Vous avez confiance en quelqu’un qui nous a caché son revenu d’appoint de 75 000 $ depuis une décennie? Analysez toutes les décisions des libéraux depuis 2003 en ayant cette pensée et méditez là-dessus…
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En Bolivie, au début des années 2000, le peuple, à force de manifestations, a poussé trois présidents à la démission. La raison de sa colère : un gisement de gaz naturel récemment découvert et qui allait contribuer seulement à enrichir les entreprises privées. La révolte populaire a ensuite fait élire, en 2006, un nouveau président, Évo Moralès, qui a, par la suite, nationalisé la ressource pour le bien de tous.

Sommes-nous moins bons que les Boliviens? Il reste encore trois ans au mandat de John James Charest, imaginez encore trois ans de mensonges et d’appauvrissement! Nous n’avons pas le luxe de nous payer cette attente. Une seule pensée doit nous préoccuper en ce moment, toutes nos actions citoyennes doivent n’avoir qu’un but : La DÉMISSION de ce gouvernement et une ÉLECTION où nous pourrons faire des choix d’avenir qui engageront les futures générations pour longtemps.