Les récents travaux de la commission Chamberland démontrent à quel point le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est dévoré par les luttes de pouvoir.
Le témoignage de Normand Borduas, ex-enquêteur aux affaires internes, est un polar pathétique sur la chasse aux sources. M. Borduas et ses comparses ont surveillé les échanges de courriels de sept journalistes afin de débusquer les auteurs de fuites dans les médias.
L’importance du journalisme d’enquête et de la protection des sources ne compte pas pour le SPVM. M. Borduas ignorait les arrêts clés de la Cour suprême à ce sujet. À la limite, il ne s’agit pas de sa responsabilité. Ses supérieurs immédiats et le contentieux du SPVM auraient dû alerter l’enquêteur et ses collègues quant aux écueils potentiels d’une intrusion dans les métadonnées des journalistes. Cette prudence élémentaire aurait sans doute permis d’éviter la tenue d’un exercice aussi pénible — mais nécessaire — que la commission Chamberland.
La Commission est nécessaire parce qu’aucun pouvoir ni contre-pouvoir n’a pu freiner les écarts de conduite au SPVM. Quand il est question d’identifier les « taupes » qui filent des informations aux journalistes, la fin justifie les moyens. Le SPVM était même disposé à acheminer de fausses informations aux médias, dupant à la fois les journalistes et le public, pour faire progresser ses enquêtes. Des enquêteurs seraient allés jusqu’à inventer des informations pour donner du tonus à leurs demandes judiciaires d’écoute ou de surveillance.
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