Cette semaine a causé des dommages substantiels à l’Office national de l’énergie (ONÉ). L’organisme qui devait tenir des consultations à Montréal sur le projet Énergie Est a montré une faiblesse intolérable pour quiconque croit aux institutions publiques. Les audiences ont été annulées dans des circonstances honteuses.
La vraie raison de la suspension du travail de l’Office n’est pas trop claire. C’est déjà une tare. Une organisation publique qui annule des travaux d’une telle importance devrait avoir des raisons graves et limpides.
J’ai lu et relu le communiqué dans lequel l’ONÉ confirmait l’annulation de tous les travaux de la semaine. Celui-ci comporte trois paragraphes d’explications pour justifier la décision. Les deux premiers réfèrent aux manifestants.
Violence ? Franchement !
On y parle de perturbations, de violence, de préoccupations quant à la sécurité des participants. Franchement ridicule. Il y a bien eu une dizaine d’opposants qui ont profité de lacunes de sécurité pour faire des bouffonneries dans la salle d’audience. Un seul a semblé jouer les fiers à bras, et encore.
En moins de cinq minutes, les policiers d’expérience du SPVM pouvaient ramener l’ordre et permettre la tenue des travaux. De toute façon, l’Office national de l’énergie traite presque toujours des dossiers qui vont attirer quelques provocateurs environnementalistes. Cela va de soi.
La vraie raison ?
Puis, sans transition, le troisième paragraphe explicatif du communiqué réfère aux requêtes déposées pour faire démettre de leurs fonctions deux des commissaires. Je parle de ceux qui ont rencontré l’ex-premier ministre Jean Charest alors que celui-ci avait un mandat de TransCanada. Pas trop bon pour la crédibilité d’un organisme quasi judiciaire, d’avoir des rencontres secrètes avec l’une des parties.
Le communiqué ajoute que les audiences de Montréal ne se tiendront pas tant que le sort de ces commissaires ne sera pas réglé. Alors, serait-ce celle-là, la vraie raison de l’annulation des travaux? Un malaise éthique?
Le communiqué juxtapose deux motifs et nous laisse jouer aux devinettes pour trouver le vrai. Il n’y a pas beaucoup de bonnes réponses possibles pour l’ONÉ.
Si vous avez annulé les travaux pour une poignée de manifestants, alors vous êtes des pleutres indignes de conduire des analyses fondamentales pour l’économie, l’environnement et la sécurité au pays.
Si vous avez annulé les travaux à cause d’un malaise éthique, alors pourquoi vous être présentés lundi matin à Montréal? Vous auriez dû suivre le conseil du maire Coderre et tout annuler avant. Vous avez dépensé pour la location de salles et de chambres d’hôtel, vous avez payé des frais de déplacement afin de venir vous humilier sur la place publique.
Si vous avez annulé à cause d’une combinaison des deux, si les cris des manifestants concernant l’éthique vous ont placés en situation de malaise, alors c’est pire. Et si vous avez eu besoin des slogans de protestataires qui sont de toute façon opposés aux projets pour vous servir de guides en matière d’éthique, c’est pathétique.
Le ministre Jim Carr a dit vouloir que la situation soit rétablie immédiatement. Sinon, il devra s’en mêler, malgré les risques politiques.
Cet organisme capital pour le Canada est mûr pour le réparateur.
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