L’ancien grand patron de SNC-Lavalin Jacques Lamarre aurait personnellement approuvé le paiement de commissions hors normes à d’ex-cadres en Libye, a relaté un témoin au tribunal.
«Si tu es capable d’aller chercher la réclamation, [...] c’est un miracle et tu auras tout ce que tu veux», aurait déclaré Jacques Lamarre à Riadh Ben Aïssa, ex-cadre de l’entreprise, au début des années 2000, au sujet d’une somme d’environ 100 millions $ que SNC cherchait à se faire payer en extra pour un projet qui avait mal tourné en Libye.
Ben Aïssa était contre-interrogé hier au palais de justice de Montréal au procès de Sami Bebawi, 73 ans, un ancien vice-président de SNC-Lavalin, accusé de huit chefs, dont fraude et corruption.
Selon le témoin, Jacques Lamarre était prêt à offrir à Ben Aïssa et à Bebawi autant que 50 % de toute somme remise par une société d’État libyenne à SNC en lien avec cette réclamation.
Payés en Suisse
Ben Aïssa a aussi affirmé que Bebawi lui aurait confié avoir eu le feu vert de Jacques Lamarre pour mettre en place un système de bonus qui consistait, pour lui et Bebawi, à s’octroyer une commission sur chaque contrat remporté en Libye.
Il a expliqué que ces commissions secrètes, qui ne figuraient pas dans leur rémunération officielle, étaient versées dans une société-écran en Suisse.
Le témoin a souligné que l’ex-patron de SNC-Lavalin était très impliqué dans la gestion des projets de SNC et que rien n’arrivait sans son approbation.