Au cours des deux prochaines semaines, des représentants du monde entier se réuniront en Indonésie pour préparer un plan en vue de la négociation d'un accord post-2012 sur la lutte contre les changements climatiques.
La situation du Canada est unique et n'a peut-être pas d'équivalent dans le monde. Le Canada est le deuxième plus grand pays du monde, ses villes et municipalités sont dispersées sur des milliers de kilomètres et son climat est surtout froid.
Les Canadiens ont besoin d'énergie pour s'acquitter de leurs tâches quotidiennes, se rendre au travail, reconduire leurs enfants au hockey ou à leurs leçons de musique et faire rouler l'économie. Le pays jouit d'une économie solide et regorge de ressources naturelles précieuses, ce qui en fait une superpuissance énergétique émergente. ()
C'est avec fierté que je dirigerai la délégation canadienne en Indonésie la semaine prochaine afin de discuter, avec d'autres chefs ainsi que des représentants des Nations unies et de groupes environnementaux, des mesures énergiques que nous prenons pour lutter contre les changements climatiques dans notre pays.
En Indonésie, le Canada adoptera la position suivante: tous les pays doivent s'entendre sur trois points généraux:
- le lancement des négociations au sujet d'un accord post-2012;
- les bases d'un accord futur;
- la date de fin des négociations, et le Canada fera des pressions pour que ce soit en 2009.
Accord post-2012
Comme nous le disons depuis le début, tout cadre post-2012 ne doit pas se limiter au mandat initial du protocole de Kyoto. Le premier ministre Harper a dit très clairement que tout accord post-2012 doit:
- inclure les grands émetteurs, comme la Chine, l'Inde et les États-Unis;
- être juste et réaliste, sans faire porter de fardeau indu à un pays;
- être à long terme et souple;
- avoir une approche équilibrée qui préserve la croissance économique et qui protège notre environnement.
D'ici 2050, les pays industrialisés qui ont accepté des cibles de réduction des gaz à effet de serre se situant en deçà du protocole de Kyoto seront responsables de seulement 18% des émissions prévues. Il n'en demeure pas moins que si les pays industrialisés ayant ratifié Kyoto, plus les États-Unis et l'Australie, réduisaient leurs émissions de gaz à effet de serre de 100%, les émissions seraient toujours en pleine ascension d'ici 2050.
Notre gouvernement croit que chaque pays doit faire sa part dans la lutte mondiale contre les changements climatiques. Nous sommes disposés à accepter des cibles contraignantes absolues de réduction des émissions, mais tous les grands émetteurs doivent y adhérer. Il ne sert à rien d'éliminer les émissions dans un pays tout en les laissant monter en flèche dans un autre: le fardeau planétaire de substances nocives qui contribuent aux changements climatiques et qui polluent l'air que nous respirons ne s'en trouve pas réduit. Des études montrent que même si le Canada éliminait toutes ses émissions de gaz à effet de serre, celles de la Chine les remplaceraient en entier dans un délai de 18 mois.
Nous ne réussirons pas à stabiliser ou à réduire les gaz à effet de serre sans la participation des grands émetteurs comme la Chine, l'Inde et les États-Unis. Cela nous mènerait à l'échec, et le monde ne peut se permettre cet échec, comme le montrent les récents rapports du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC).
En tant que ministre de l'Environnement, je travaillerai avec la communauté mondiale en Indonésie pour orienter l'action future dans la lutte contre les changements climatiques après 2012. J'ai bon espoir que le monde acceptera le défi et qu'il avancera dans la bonne direction, parce qu'il s'agit d'un défi que nous devons relever à tout prix.
John Baird
L'auteur est le ministre de l'Environnement du Canada. Il dirigera la délégation canadienne à la 13e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques en Indonésie.
Un effort planétaire
Même si le Canada éliminait toutes ses émissions de gaz à effet de serre, celles de la Chine les remplaceraient en 18 mois
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