Il y avait au cœur de cette élection un enjeu essentiel : chasser les libéraux du pouvoir. La CAQ y est parvenue, et pas à moitié. Philippe Couillard est humilié.
Legault
Le Québec francophone vient de reprendre le contrôle de son État, même s’il s’agit d’un demi-État. Disons-le autrement : la majorité francophone vient de reprendre ses droits. Cette victoire est celle du nationalisme de centre droit, désormais la force politique dominante au Québec.
Une question remonte à la surface : qu’est-ce qui fait courir François Legault ? Lui, le souverainiste déçu, qui a même voulu passer pour un fédéraliste convaincu auprès des électeurs anglophones, que souhaite-t-il ? S’agit-il simplement d’un gestionnaire un peu carré qui veut rendre plus efficace le modèle québécois ? Est-ce que la fonction de premier ministre, qui peut métamorphoser les hommes qui l’exercent, transformera le comptable en homme d’État ? Espérons-le.
Une autre question : quelles seront les grandes priorités de la CAQ ? Ne l’oublions pas : si la CAQ est parvenue à dépasser le PQ dans les sondages ces derniers mois, ce n’est pas seulement parce que les électeurs voulaient changer les termes de la vie politique, mais parce qu’elle s’est emparée de la question identitaire. François Legault devra livrer quelque chose de consistant. On l’attend sur le sujet de l’immigration.
Souverainistes
Quant aux souverainistes, ils s’effondrent à quelques jours du cinquantième anniversaire du PQ. Ce n’est pas une mort dans la dignité. Il s’est suicidé en oubliant son idéal et en se voulant exclusivement à gauche. C’est la fin d’un cycle historique.
Ceux qui ne veulent pas abandonner le combat indépendantiste ont devant eux un immense chantier intellectuel et politique. Qui s’y engagera ?
Une note sur QS. Hier soir, il triomphait dans un fascinant délire. Cela confirme une chose : la gauche radicale se complaît dans l’opposition incandescente, loin du « monde ordinaire » qu’elle prétend représenter. Elle habite dans un monde parallèle.