Les autorités sud-coréennes ont saisi un navire battant pavillon panaméen soupçonné de livrer des produits pétroliers à la Corée du Nord en violation des sanctions internationales, a-t-on appris dimanche auprès d'un responsable des douanes.
Le KOTI a été immobilisé dans le port de Pyeongtaek-Dangjin, a précisé ce responsable sans donner d'autres détails, étant donné la sensibilité du dossier. Le port est situé sur la côte occidentale de la Corée du Sud, au sud d'Incheon.
Le navire peut transporter 5100 tonnes de pétrole. Son équipage est constitué principalement de marins chinois et birmans, a rapporté l'agence de presse Yonhap.
La saisie est la conséquence d'investigations menées conjointement par les douanes et les services de renseignement sud-coréens.
Le responsable contacté par Reuters n'a pas dit quand le navire avait été arraisonné, mais c'est la deuxième saisie révélée par les autorités de Séoul en l'espace de trois jours.
Vendredi, un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a en effet annoncé la saisie fin novembre du Lighthouse Winmore, un navire sous pavillon de Hong Kong, qui aurait transbordé jusqu'à 600 tonnes de produits pétroliers à bord d'un navire nord-coréen, le Sam Jong 2, le 19 octobre dernier dans les eaux internationales entre la Chine et la péninsule coréenne.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté le 22 décembre dernier à l'unanimité un nouveau train de sanctions contre la Corée du Nord, pour condamner son dernier essai de missile balistique intercontinental.
Le texte interdit notamment près de 90 % des exportations de produits pétroliers raffinés vers la Corée du Nord, en les plafonnant à 500 000 barils par an.
Liste noire
Les États-Unis ont également proposé que le Conseil de sécurité place sur liste noire 10 navires soupçonnés de transporter illégalement des produits pétroliers vers Pyongyang.
Sur la liste présentée par Washington figure le Lighthouse Winmore, mais pas le KOTI.
Jeudi, la Chine a empêché que 6 de ces 10 navires soient placés sur liste noire, dont 5 appartenant à des propriétaires de Hong Kong ou de Chine continentale et battant pavillon de complaisance, a déclaré un responsable des Nations unies.
Interrogé sur cette réaction de Pékin, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré dimanche que toute mesure prise par le Conseil de sécurité devait « s'appuyer sur des preuves réelles et convaincantes ».
La Chine a également démenti vendredi des informations de presse concernant des livraisons de pétrole à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) par des navires chinois. Donald Trump s'était dit la veille « très déçu » de voir la Chine continuer à livrer du pétrole à Pyongyang.
Selon des informations obtenues par Reuters auprès de deux sources européennes, des navires russes ont fourni à au moins trois reprises aux mois d'octobre et novembre des produits pétroliers à la Corée du Nord en violation des sanctions de l'ONU.