Après nous, il n’y aura pas le déluge, alors autant faire avec : les fleurs vont continuer à pousser, les petits à grandir et la vie à vivre. Et ceux qui n’ont plus assez de musique dans le coeur pour faire danser la vie, la liberté, l’espoir, alors, avec tout le respect que je vous dois messieurs, en sourdine SVP !
Nous n’avons pas le droit d’éteindre la lumière. Quand j’en vois n’utiliser leur plume que pour répandre désoeuvrement ou gémissements à la Une, et sans la moindre petite ouverture sur le possible, j’en rage ; ou d’autres afficher leurs médailles, brandir leurs diplômes ou étaler leurs faits d’armes à la Une, j’en pleure. Certains indépendantistes sont profondément déprimants je trouve, et je ne suis pas le seul.
On n’a pas le droit de boucher l’avenir. Pas le droit. On n’a pas le droit de répandre notre amertume dans la tête des plus jeunes, pas le droit de pisser nos gémissements dans les oreilles de nos voisins et amis, pas le droit d’abandonner, de lâcher, de manquer de courage en affichant nos faiblesses, nos petits bobos, nos blessures de guerre. Les gens fuient comme la peste les chiâleux, les amers, les teigneux et les geignards ; mais ils ouvrent grand leur coeur et leurs oreilles à ceux qui s’adressent à leur intelligence, et à ce qu’il y a de meilleur dans le coeur des humains.
Je prends l’engagement aujourd’hui de retenir ma gavroche de plume, d’adoucir le style pamphlétaire que j’utilise à l’occasion, d’y aller mollo avec l’ironie, la dérision... et peut-être tenter de compenser par l’humour ; on peut tout rire quand c’est bien dit. Ce ne sera pas facile non madame ! Mais je vais honnêtement essayer, même sachant que ça prend une vie pour apprendre à fermer sa grand ’ gueule !
Le bon Père Gédéon m’a dit un jour : « On ne convainc personne en gueulant... ». C’est vrai, j’ai pu le vérifier souvent et on me l’a reproché à l’occasion. Je le prends, mais je rajouterais ni en se pètant les bretelles de l’égo, ni en postulant pour le rôle de Monsieur Vigile 2010 et surtout pas en envahissant sa Tribune libre pour y mousser sa canditature, comme on peut le constater souvent...
Il ne devrait y avoir qu’une seule raison à nos agissements, et qu’un seul but à atteindre : notre liberté politique ; tout le reste n’a pas d’importance pour le moment. Remisons donc nos égos et nos chamailles au placard et faisons place à la mobilisation générale ! Je le dis et le radote depuis un moment (non sans avoir pourfendu violemment le PQ par le passé) : la priorité est de sortir Charest, question de vie ou de mort ! Et il n’y a qu’un seul parti qui puisse faire le travail, et c’est le Parti québécois.
Comme chacun le sait, ce parti a été créé en ’68 et a pris le pouvoir en ’76, soit 8 ans plus tard. C’est peu, très peu même ; rebâtir un tel parti aujourd’hui demanderait beaucoup plus de temps et une somme encore plus considérable d’énergie. Pourquoi ? Tout simplement parce que la situation n’est pas la même. À l’époque, le Québec vibrait à l’échelle Ritcher, y’ avait de la Manic dans l’air, un swing dans l’fond d’la boîte à bois, un immense désir de liberté et un rigodon dans l’âme du peuple. Rien de tel aujourd’hui, et tout nouveau parti ne peut qu’être relégué au rang de tiers parti. Et contrairement à ce que l’on dit, l’Histoire ne se répète pas, du moins jamais au même rythme, ni de la même manière.
Ensuite, parce que si le PQ ne reprend pas le pouvoir dans deux ans ( et parlant des années ’70 , s’il y avait eu de tels scandales et une telle odeur de pourriture généralisée à l’époque, on aurait vu rapido cinq cents mille citoyens devant le parlement à exiger la démission du gouvernement et des élections générales... !), nous allons devoir remballer nos rêves et espoirs pour un long, très long moment, en plus d’une déprime nationale aiguë ! Or, le cynisme actuel a assez duré. S’il s’accentuait ne serait-ce que de quelques degrés, il s’avérera alors rentable de construire une ligne TGV vers la Louisiane, aller-simple seulement !
Bien sûr, il y a de possibles coalitions, des mouvements de toutes sortes, des regroupements de citoyens ici et là, mais tous ces efforts restent aléatoires, sans assises solides, et il ne faut pas oublier que les libéraux peuvent toujours compter sur leur base actuelle, soit environ 30% des voix. Grapiller un autre 10% est toujours possible et si l’éparpillement du vote indépendantiste est trop grand, on va passer à côté encore une fois.
Personne ne peut savoir actuellement jusqu’où va aller Pauline Marois, ni jusqu’où elle pourra aller. Ce qui est certain est que plus son pourcentage de voix sera élevé, le plus elle pourra aller loin. J’entends d’ici les pourfendeurs de ce parti redire que jama-jama-jama-jama-jama le PQ ne fera l’indépendance ; et pourtant, celui ou celle qui pense que lors du dernier référendum, avec seulement 50,6 % de oui, Parizeau n’aurait pas foncé tête baissée vers l’indépendance est dans le champ de patates. Il faut avoir vu aller cet homme pour comprendre qu’il n’aurait pas hésité une seconde et nous serions probablement déjà indépendant.
Alors, je lance un appel de ralliement encore une fois, espérant être entendu, ne serait-ce que par quelques militants. Il faut que tous les efforts présents soient dirigés contre Charest, le sortir de là OPC et reprendre espoir. On se chicanera après, après qu’on se soit donné cette chance, peut-être ultime, après qu’on ait saisi cette ouverture à bras le corps. Je ne sais pas plus que vous jusqu’où elle nous mènera, mais sûrement quelque part. En tous les cas, nous aurons eu la sagesse, la maturité, et l’intelligence d’aller y voir.
Et d’arrêter le massacre !
André Vincent
Avant que le bon vin ne tourne au vinaigre
Un appel au ralliement
Il faut que tous les efforts présents soient dirigés contre Charest, le sortir de là OPC et reprendre espoir.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
27 septembre 2010Vous avez totalement raison Mr Vincent c'est l'union de nos forces qui va faire la différence. Combien de fois j'ai lu sur Vigile des gens qui parlait contre Mme Marois, qui essayait de lui dire comment se comporter, comment diriger etc. Ce n'est pas comme ça qu'on va regrouper nos forces en démolissant la seule personne, avec le PQ bien sur, qui va nous mener au pouvoir.
Ensuite il ne tiendra qu'à nous de pousser Mme Marois à faire l'indépendance. Faisons confiance au PQ, appuyons le et faisons en sorte qu'il soit élu.
Comme je le disais c'est Jean Charest le problème, alors concentrons nos énergies sur lui, descendons dans la rue, manifestons pour qu'il donne sa démission. Voilà le vrai travail que nous avons à faire maintenant et évitons de nous diviser et de nous disputer entre nous, c'est de l'énergie de gaspillée tout simplement.
Archives de Vigile Répondre
27 septembre 2010Prière d'ajouter le Parti indépendantiste à l'énumération des partis qui peuvent diviser le vote francophone.
Cet oubli est involontaire et d'autant plus regrettable que j'ai du respect pour ce parti, son chef et son programme surtout le chapitre sur l'accession à l'indépendance sans référendum.
Robert B.G.
Archives de Vigile Répondre
27 septembre 2010Monsieur Vincent,
si votre appel n'est pas entendu, c'est simple. Nous ne ferons pas l'indépendance.
Objectivement, selon la sociologie électorale qui est une science humaine, c'est la division du vote francophone, les 700,000 abstentions et la concentration du vote libéral des anglophones et des allophones (qui donne plus de 30 comtés aux Libéraux) qui explique la réélection de Jean Charest aux dernières élections.
Voulons-nous que le Parti libéral garde le pouvoir peu importe son chef?
Le sujet que vous traitez est le sujet le plus important pour un indépendantiste.
Imaginez, on parle de la création d'un autre parti de droite (voir L'aut'journal) avec Legault et Facal entre autres appuyés par Lucien Bouchard.
Une autre source de division du vote francophone.
Si ceux et celles qui se disent indépendantistes divisent leur vote entre le Parti québécois, Québec solidaire, le Parti Vert et même l'ADQ et cet autre parti de droite s'il est créé, comme dirait Rodger Brulotte: oubliez ça l'indépendance.
Comme vous êtes conscient de cette urgence, je comprends que d'autres débats ou querelles vous paraissent faire diversion. A ce point de vue, vous avez raison.
Salutations,
Robert Barberis-Gervais, 27 septembre 2010
p.s. On souhaiterait lire plus souvent votre prose passionnée.