Un accord de libre-échange canado-britannique d’ici la fin de l’année?

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L'anglosphère sera solidaire du Royaume-Uni après le Brexit


Le Royaume-Uni espère avoir son accord de libre-échange avec le Canada d’ici la fin de l’année.


En quittant formellement l’Union européenne la semaine dernière, le Royaume-Uni s’est aussi, par le fait même, sorti de tous les traités de libre-échange signés en son nom pendant la quarantaine d’années durant lesquelles il appartenait à la grande famille européenne. Non seulement n’a-t-il désormais que 11 mois pour conclure une nouvelle entente de partenariat avec ses voisins européens, mais il voudrait aussi conclure un accord de libre-échange avec le Canada.


« Des deux côtés, on est prêt à commencer le plus vite possible », a expliqué mercredi à des journalistes la représentante du Royaume-Uni au Canada, Susan le Jeune d’Allergeershecque, en marge d’une conférence devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM). Des discussions informelles ont même déjà eu lieu.


Le travail devrait être facilité par le fait qu’on compte essentiellement procéder à « un copier-coller » de l’Accord économique et commercial global (AECG) conclu en 2016 entre le Canada et l’UE et entré en vigueur l’année suivante. Les représentants britanniques devront se dérouiller un peu après avoir été remplacés pendant des décennies par les négociateurs européens de Bruxelles. Comme pour l’AECG, ils auront devant eux des négociateurs canadiens venant à la fois d’Ottawa et des provinces puisque plusieurs dossiers, notamment en matière de contrats publics, seront de compétences provinciales.


Photo: Sylvie-Ann ParéSusan le Jeune d’Allergeershecque, représentante du Royaume-Uni au Canada

On entrevoit déjà la possibilité d’une relation qui irait éventuellement plus loin que celle instaurée par l’AECG, a ajouté la haute-commissaire britannique au Canada. Le Canada et le Royaume-Uni pourraient, par exemple, pousser leur association plus loin en matière de lutte contre les changements climatiques, de mobilité de la main-d’oeuvre ou de reconnaissance des compétences, suggère-t-elle. « Il y a plein de domaines qu’on pourrait regarder. »


Mais cela devra attendre une seconde phase de négociation qui viendra dans quelques années, précise l’ambassadrice, qui est arrivée à Ottawa en 2017. La conclusion de la première phase se révélera, en effet, déjà une grosse commande compte tenu des négociations « difficiles » qui se tiendront entre Britanniques et Européens cette année et des effectifs « limités » de l’équipe de négociateurs britanniques.


Un Royaume-Uni indépendant


Si les Canadiens et les Britanniques ne parvenaient pas à boucler leurs négociations avant la fin de l’année, leurs relations commerciales tomberaient sous le régime de base de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le Royaume-Uni continue d’être un partenaire commercial important du Canada, représentant 40 % des échanges de ce dernier avec l’Europe. Cette relation est tellement naturelle et « confortable » que les deux pays ont peut-être fini, au fil des ans, par ne pas s’en occuper assez et manquer un peu d’ambition, a observé Susan le Jeune d’Allergeershecque.


Fort de son indépendance retrouvée, le Royaume-Uni pourra jouer un rôle public beaucoup plus important sur la scène internationale, a-t-elle fait valoir. On peut s’attendre, par exemple, à ce qu’il se joigne au groupe de pays (groupe d’Ottawa) mis sur pied par le Canada pour animer les discussions sur la modernisation de l’OMC. Il devrait bientôt aussi être de ceux qui se disent prêts à se soumettre à un tribunal d’appel provisoire le temps qu’une issue soit trouvée à l’obstruction systématique des États-Unis.


Référendum écossais


S’exprimant dans un excellent français, l’ambassadrice britannique s’est aussi prêtée, pendant quelques minutes, au jeu des questions et réponses avec le public. On lui a notamment demandé quelles étaient les chances que le Brexit pousse l’Écosse à tenir un autre référendum sur son indépendance.


« C’est la question que j’attendais », a-t-elle dit en soupirant, provoquant un éclat de rire dans l’assemblée. En fait, a-t-elle enchaîné, le gouvernement nationaliste écossais veut effectivement tenir un tel référendum, mais la loi l’oblige à obtenir la permission de Londres et le gouvernement conservateur britannique ne veut rien savoir. « Je ne sais pas ce qui va se passer. »




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