Un retrait américain des traités de désarmement comme celui sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) mènera à « la course aux armements » et à une situation « extrêmement dangereuse », a estimé mercredi le président Vladimir Poutine.
« Si tous ces accords sont démantelés, alors il ne restera rien en matière de limitation des armements. Et la situation sera alors, à mon avis, extrêmement dangereuse. Il ne restera rien à part la course aux armements », a déclaré le président russe lors d’une conférence de presse avec le premier ministre italien, Giuseppe Conte.
« Ce qui nous inquiète, c’est que le traité ABM sur les missiles antibalistiques a été annulé [en 2001]. Il y a désormais des discussions sur le traité INF, et le destin du traité START [sur la réduction des armes stratégiques] n’est pas clair », a poursuivi M. Poutine.
Le président russe a ensuite prévenu que la « principale question est ce que feront les États-Unis en cas de retrait du traité INF. S’ils déploient des missiles en Europe, alors évidemment, nous devrons répondre de façon symétrique ».
Si [les États-Unis] déploient des missiles en Europe, alors évidemment, nous devrons répondre de façon symétrique
— Vladimir Poutine
Les pays européens acceptant le déploiement sur leur sol de missiles stratégiques américains « devront comprendre qu’ils se trouvent sur un territoire sous la menace d’une éventuelle riposte », a mis en garde le président russe, ajoutant qu’il espérait évoquer le sujet avec Donald Trump lors de leur rencontre à Paris, prévue le 11 novembre.
Donald Trump a annoncé samedi le retrait des États-Unis du traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF), bannissant les missiles nucléaires d’une portée allant de 500 à 5000 kilomètres.
Le conseiller de la Maison-Blanche à la Sécurité nationale, John Bolton, était lundi et mardi à Moscou pour expliquer notamment les raisons de ce retrait. Après une rencontre d’une heure et demie avec Vladimir Poutine, M. Bolton a justifié cette décision en qualifiant le texte de « traité bilatéral de la guerre froide dans un monde [aujourd’hui] multipolaire ».
Mercredi, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a assuré que les membres de l’Alliance atlantique refuseraient le déploiement de nouvelles armes nucléaires en Europe pour répondre aux menaces de la Russie.