En 1835, Alexis de Tocqueville écrivait que la démocratie mènerait au conformisme des opinions et à la tyrannie de la majorité. Vu le traitement réservé aux présidents des États-Unis, nul doute que la prophétie de Tocqueville s’est réalisée.
L’élite politico-médiatique avait instillé qu’Obama était l’incarnation du bien et de la vertu, et bien téméraire quiconque dérogeait à la vénération quasi obligatoire du nouveau dieu. Oser remettre en question le moindre agissement du président, c’était s’exposer à un lynchage public, voire à l’ostracisme.
Rustre
Dans le cas de Trump, quiconque ne manifeste pas une haine viscérale et n’exprime pas un dégoût ostentatoire pour chacun des gestes qu’il pose est nécessairement un incurable crétin, sinon un cinglé bon à enfermer. Après l’Obamania, nous nageons maintenant en pleine Trumpophobie.
Pourtant, Obama n’était pas parfait. Et même si Trump est rustre, il n’est pas non plus l’incarnation de Satan. Qu’a-t-il donc bien pu faire pour mériter une critique aussi acerbe que systématique ? Avouons qu’il pourrait découvrir le vaccin contre le cancer qu’on lui reprocherait tout de même de mettre les médecins au chômage !
Atypique
Si Trump est détesté avec passion, ce n’est pas pour ce qu’il fait, mais simplement parce qu’il est un président atypique. Contrairement à ses prédécesseurs, il fait fi du politiquement correct et partage candidement ses opinions. Il fait passer ses convictions avant les conventions. Mais surtout, il résiste à l’intimidation des régimes voyous et prouve quotidiennement que l’aplaventrisme lui est étranger. Or, dans un monde où les terroristes de la pensée subordonnent l’acceptation sociale au conformisme, quiconque dévie de la pensée unique est un paria qu’il faut mitrailler des pires injures.
Le plus déconcertant est que Trump est honni, alors que les dirigeants des pires dictatures sont traités avec respect. Voilà qui en dit long, non pas sur le président, mais bien sur la société qui le juge !