Trump sera réélu

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Que sont les États-Unis devenus ?

J’ai de bien mauvaises nouvelles à vous annoncer ce matin. Il y a de fortes chances que Donald Trump soit réélu président des États-Unis en 2020. Ce n’est pas un fantasme sorti de la boîte à surprises d’un de ses sbires, mais le résultat de la fine analyse d’un certain Doug Sosnik, stratège politique de Bill Clinton de 1994 à 2000.


Grosso modo, Donald Trump n’a plus qu’à bichonner sa base pour gagner, les mathématiques électorales font le reste. C’est pour cette raison qu’il s’est moins occupé de Porto Rico — les habitants ne votent pas au fédéral — que du Texas et de la Floride.


Au-delà des paroles


Cette semaine, le président est passé de ses déclarations incendiaires coutumières à des actions concrètes pour plaire à sa base. Il a sorti les États-Unis de l’UNESCO parce que l’organisme de l’ONU serait trop anti-Israël. Vendredi, il a donné une allocution devant un organisme religieux anti-LGBT classé aux États-Unis comme groupe haineux — une première pour un président en fonction. Et, cerise sur le sundae, il a mis l’entente sur le nucléaire avec l’Iran au ballottage. Enfin, le ton monte au sujet de l’ALÉNA et le Canada contemple pour la première fois la possibilité que l’entente soit abolie.


L’imposition de tarifs à Bombardier, normalement la responsabilité de fonctionnaires anonymes au Secrétariat au commerce, a été annoncée par le patron lui-même, Wilbur Ross. Qui donc est responsable des négociations sur l’ALÉNA ? Ce même Wilbur Ross ! Un multimilliardaire dont le sobriquet sur Wall Street était « Le roi des faillites » parce qu’il excellait à démanteler des entreprises en mauvaise posture pour les revendre à la pièce.


Pour le cœur, on repassera.


L’article du Washington Post confirme que Donald Trump ne se préoccupe que de sa base, ne cherchant même pas à l’agrandir, la victoire lui étant assurée s’il remporte les états de la Pennsylvanie, de l’Ohio et du Wisconsin. Même un taux d’approbation de moins de 50 % n’y changera rien.


Je pensais aux discours de Justin Trudeau sur les avantages de l’ALÉNA pour l’ensemble des travailleurs américains alors qu’un des points d’achoppement entre le Canada et les États-Unis est précisément l’industrie laitière du Wisconsin qui se plaint de la gestion de l’offre canadienne.


Trump n’hésitera pas à faire du tort aux fermiers de l’état de New York ou du Vermont — qui votent démocrate — pour plaire à sa base du Midwest.


C’est par la base qu’il va gagner l’élection de 2020. Au diable les dommages collatéraux.


« Le cœur de ses supporteurs, explique Sosnik, font partie de ceux qui voteraient pour lui, même s’il se tenait au milieu de la 5e Avenue, comme il l’avait dit pendant la campagne électorale. Il y a un second noyau d’électeurs qui voit les erreurs de Trump, mais qui continue de l’appuyer en souhaitant qu’il fasse exploser le système. »


Le point commun de cette marche vers une deuxième victoire ? La colère des Américains ordinaires qui apprécient le populisme de Trump et la volonté des gens riches d’en profiter autant que possible, grâce aux baisses d’impôts qui s’en viennent.


À moins qu’il ne fasse une grosse bêtise.