Trump retrouve le Michigan, la campagne, et des accents de 2016

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Trump en campagne pour 2020 : il devra reconquérir les États postindustriels du Nord-Est


«Pas de collusion! Pas d’obstruction!» Avec une forme de jubilation, Donald Trump a fait jeudi dans le Michigan son retour sur les estrades de campagne, où il a longuement évoqué le souvenir de sa victoire de 2016.


«Ce furent deux semaines extraordinaires pour l’Amérique», a-t-il lancé lors de son premier meeting MAGA (Make America Great Again) depuis la publication des principales conclusions de l’enquête russe, qui ont écarté la menace d’une procédure de destitution.


«L’économie est au beau fixe, le califat du groupe État islamique a été détruit à 100 % et, après 3 ans de mensonges et de calomnies, l’escroquerie de l’enquête russe est enfin terminée», a-t-il lancé sur un air de revanche devant une marée de casquettes rouges à Grand Rapids.


Cette ville du Midwest, située à quelque 800 kilomètres au nord-ouest de Washington, est chargée en symboles pour le milliardaire républicain. 


C’est ici qu’il a tenu son tout dernier meeting de 2016, le 7 novembre, à l’issue d’une campagne de 511 jours menée tambour battant qui a bousculé l’Amérique et stupéfié le monde.


«(Le procureur spécial) Robert Mueller était un dieu pour les démocrates jusqu’à ce qu’il dise qu’il n’y a pas eu collusion. Ils ne l’aiment plus beaucoup aujourd’hui...», a-t-il ironisé.


«Les démocrates doivent désormais décider s’ils veulent continuer (...) avec leurs conneries ridicules, leurs enquêtes biaisées, ou s’ils veulent s’excuser auprès des Américains».


«Vous vous souvenez?»


Le ministre de la Justice Bill Barr a publié dimanche soir un résumé de quatre pages du rapport Mueller selon lequel il n’existe pas de preuves démontrant une coordination entre l’équipe Trump et Moscou pour influencer la présidentielle de 2016».


Après une longue introduction sur «tout ce temps perdu», la malhonnêteté des médias «Fake News» et des démocrates désormais «sous assistance respiratoire», le milliardaire républicain est longtemps revenu sur sa victoire de 2016: «Vous vous souvenez? Vous vous souvenez?...».


«Je n’oublierai jamais (...). J’ai dit à celle qui allait devenir la première dame: «Comment est-ce que je pourrais perdre le Michigan?» Vous savez quoi? Nous n’avons pas perdu le Michigan!».


Cet État traditionnellement démocrate fut le théâtre d’un véritable exploit pour le magnat de l’immobilier en novembre 2016. Il l’a en effet emporté face à Hillary Clinton, là où Barack Obama avait gagné haut la main en 2008 comme en 2012.


Mais le Michigan illustre aussi la difficile équation de Donald Trump pour 2020. Depuis son arrivée au pouvoir, il n’a jamais montré sa volonté d’élargir sa «carte électorale», et une réélection passe donc par une nouvelle performance sur les mêmes terres.


Or la voie s’annonce étroite si l’on en juge par les élections de mi-mandat qui ont montré un retour en force des démocrates dans la «Rust Belt» («ceinture de rouille»).


Se tournant vers 2020, Donald Trump a vanté le mur à la frontière avec le Mexique et moqué les programmes de ses adversaires politiques, au premier rang desquels le «Green New Deal», vaste plateforme environnementale portée par plusieurs candidats aux primaires démocrates.


«Chérie, je veux regarder la télévision. Désolé, le vent ne souffle pas...», a-t-il lancé, moquant, comme il le fait régulièrement, ceux qui encouragent le développement de l’énergie éolienne.


Preuve de l’attention particulière qu’il accorde à cet État: il s’agissait de son 18e meeting depuis le lancement de sa première campagne à la Trump Tower à New York en juin 2015.


«Ce sera tellement plus facile la deuxième fois», a-t-il assuré jeudi soir, à quelque 600 jours du prochain scrutin présidentiel.