François Legault veut canaliser la colère des Québécois qui souhaitent moins d’impôt et d’immigration. Il met en garde les élites péquistes, libérales et médiatiques qui regardent de haut les aspirations du peuple : cette attitude pourrait attirer un Trump québécois.

«Il y a une certaine élite au Québec qui doit se remettre en question aujourd'hui», a lancé le chef caquiste mercredi, au lendemain de la victoire du président élu Donald Trump.

«Si on ne réussit pas à canaliser les préoccupations des Québécois, si on n'arrive pas à encadrer, par exemple, l'intégration des immigrants, il y aurait un risque de dérapage. Donc, il faut l'éviter, ce dérapage, puis, pour éviter ce dérapage, il faut être bien branché avec la population», a-t-il résumé.

M. Legault s’en prend aux politiciens et commentateurs, à «tous les gens qui disent — bah — se préoccuper d'intégration des immigrants : on ne devrait pas parler de ce sujet-là.» À ceux qui disent : «les baisses d'impôt, on ne devrait pas parler de ça, là, ils n'en ont pas besoin, hein?».

Celui qui a débuté sa carrière politique en 1998 estime qu’il ne fait pas lui-même partie de «l’establishment» car il pratique le franc-parler.

«Actuellement, M. Couillard, puis avant ça M. Charest ont mis sur une tablette le rapport Bouchard-Taylor, se moquent de nos propositions en matière d'immigration. Puis pourtant, le monde ordinaire, la population est préoccupée, puis on doit répondre à ces préoccupations», a lancé le chef caquiste.

M. Legault craint des «dérapages» si rien n’est fait. «Quand je parle de dérapage, là, quand on a M. Trump qui met tous les musulmans dans le même groupe, là, c'est un dérapage», explique-t-il.

Pour éviter ces écueils, il propose de rassurer la population en mettant en place des «tests de langue puis des tests de valeurs», interdire les signes religieux pour les personnes en autorité et ajuster à la baisse le nombre d’immigrants.