Qu'un président des Etats-Unis menace les autres d’une intervention militaire s’ils ne font pas ce que son Gouvernement ordonne est quelque chose de redondant depuis la fin du XIX° siècle, quand les 13 colonies initiales ont donné vie à ce pays, ont commencé son expansion vers l’ouest en asservissant les peuples originaires de ces régions, en détruisant leur civilisation et leur culture. Déjà sous le Gouvernement de John Adams (second président des Etats-Unis) qui a débuté en 1797, ont été approuvées les « Lois relatives au statut des Etrangers et à la Sédition » qui ont été, d'une certaine façon, la légalisation de la menace contre les citoyens d'un pays considéré comme hostile.
De sorte qu'il n'est pas étonnant que Donald Trump, suivant la tradition de ses prédécesseurs, menace le Venezuela d'une intervention étrangère. Seule la manière a changé : le 9 mars 2015, le président Barack Obama signait un décret qui qualifiait le Venezuela de menace pour la sécurité des Etats-Unis. Pour sa part, en août 2006, le président George W. Bush avait affirmé que « Chávez n'était pas une menace militaire » mais qu'il était « une menace pour l'affaiblissement de la démocratie. (sic) »
Enfin, la condition de peuple élu qui a été auto-assumée comme destin divin des Etats-Unis a justifié d'une certaine façon que leurs présidents menacent, sanctionnent, envahissent, attaquent et renversent des Gouvernements par la force dans n'importe quel endroit du monde. Trump n'a pas voulu être l'exception et a fait beaucoup de zèle pour avoir le Prix Nobel de la Paix que, ces dernières années, on donne à des présidents qui ont envahi d'autres pays. Trump a déjà menacé de guerres, d’interventions militaires et de sanctions la Russie, l'Iran, la Chine, la République Démocratique Populaire de Corée, la Syrie, le Mexique, Cuba et maintenant, le Venezuela en disant que les Etats-Unis ont beaucoup de possibilités « y compris l'option militaire. »
Même si personne ne s'en est rendu compte, ce qu'il a fait, c'est extérioriser un désir pour lequel ils se préparent depuis longtemps et dans lequel s’inscrit l'installation de 7 bases militaires en Colombie, la réactivation de a Quatrième Flotte de l'Armée des Etats-Unis, l'installation de bases états-uniennes avancées à Aruba et Curaçao, la réalisation des manœuvres militaires Tradewinds 2017 aux Barbades et à Trinidad et Tobago, à quelques kilomètres des côtes vénézuéliennes avec 14 pays des Caraïbes en plus du Mexique, des Etats-Unis, du Canada, de la France, de la Hollande et de la Grande Bretagne, en juin et la réalisation, pour la première fois dans l'histoire, des manœuvres militaires Amazon Long en Amazonie brésilienne en novembre avec des troupes du Brésil, de la Colombie et du Pérou qui seront sous commandement états-unien : une idée d'opération élaborée par le Commandement Sud, une expression digne de foi des plans de l'option militaire mentionnée par Trump. Pour ceux qui croient que je suis paranoïaque, regardez la carte, placez-y toutes les actions belliqueuses ou pré-belliqueuses signalées auparavant et vous vous rendrez compte que le centre géographique de tous ces préparatifs d'opérations est le Venezuela.
La question alors est de savoir pourquoi ce que Trump a dit est différent de ce qui était habituel dans le langage agressif des gouvernants états-uniens pendant ces 200 dernières années. Ce qui fait la différence, c'est que nous sommes face à celui qui, même s'il est le premier président états-unien qui a montré ouvertement récemment une faible idée de ce que représente l'héritage nazi fasciste que les Etats-Unis poursuivent à travers les suprémacistes blancs qu'ils ne rejette pas, au contraire, il a eu beaucoup d'égards pour ces faits (il faut dire que le Gouvernement d'Israël a gardé un silence honteux devant ces événements brutaux). Nous affrontons aussi le premier président états-unien qui manifeste explicitement sa pratique xénophobe, raciste, misogyne et homophobe par laquelle, comme Hitler, il manifeste publiquement son mépris pour plus de la moitié de la population de la planète. Ainsi, il est le président qui sans aucun repentir, exprime le sentiment de l'élite états-unienne qui éconduirait le reste des pays s'ils ne s'agenouillent pas devant son pouvoir me^me en faisant des exhibitions publiques, évidentes d'humiliation et d'offense envers ses pairs d'autres nations, même certains de ses alliés les plus notables comme l'Allemagne, l'Australie et le Mexique.
Paradoxalement, la menace militaire de Trump contre le Venezuela n'est pas dangereuse à cause de la rationalité qui aurait pu amener cette conclusion. Nous ne savons pas si pour que Trump ait dégainé son twitter ou son verbiage de golf, il y a eu auparavant une assemblée avec ses conseillers, avec le Département d'Etat, avec le haut commandement militaire, avec ses services de renseignement ou avec tous ceux-ci dont certains désireraient intervenir militairement au Venezuela. Probablement non... et c'est ce qui est dangereux : il exprime des opinions et prend des décisions irrationnelles et individuelles valables quand il agit à la tête de ses entreprises privées et peut mettre en jeu ses intérêts personnels mais qui ne sont pas de mise quand il agit en tant que chef du pays qui a les forces armées les plus puissantes de la planète et la plus grosse quantité d'armes d'extermination massive atomiques, chimiques ou biologiques.
De là, le risque de ces déclarations non seulement pour le Venezuela mais aussi pour toute la région. De là aussi, le fait que les Gouvernements de droite de Colombie, du Pérou, du Mexique et du Chili, entre autres, dont les chancelleries, telles des marionnettes qui s'agitent sous les fils du Département d'Etat, font le sale travail que l'OEA n'a pas pu faire, subissant, cependant, pressés de condamner les déclaration impériales et interventionnistes de Trump.
Ils ne le font pas par amour ou par inquiétude pour le Venezuela et son peuple (chaviste ou non) mais parce qu'ils sont plongés dans un discrédit général, la plupart avec des indices de popularité qui ne dépassent pas 20% (l'usurpateur Temer n'a que 5%). Ils savent qu'une attaque armée du Venezuela et la riposte éventuelle du peuple et de ses forces armées étendraient le conflit hors de nos frontières avec des conséquences intérieures immédiates : très probablement les FARC et l'ELN se verraient obligées de reprendre le combat si les forces armées des Etats-Unis font irruption en Colombia ou la lutte armée prendrait à nouveau corps dans certains pays d'Amérique Latine. Dans d'autres, la gauche acquérait de nouvelles forces au moment d'une offensive néolibérale et ultra-conservatrice, les faibles alliances entre secteurs socio-démocrates et de droite qui gouvernent au Chili, en Uruguay, au Mexique, en Equateur et en République Dominicaine par exemple seraient dépassées, des dizaines de milliers ou des centaines de milliers de réfugiés (comme au Moyen Orient) feraient irruption dans les pays proches, provoquant la déstabilisation et créant le chaos dans le domaine du travail, de l'économie et dans le domaine social. Il suffit de regarder ce qui se passe à ce sujet dans l'Europe « civilisée. »
Ainsi, l’irrationalité de Trump a dû être hypocritement repoussée par ces présidents qui aujourd'hui se situent même à la droite de la droite vénézuélienne alors qu'une bonne partie d'e celle-ci a décidé de participer aux élections locales qui, par décision de l'Assemblée Nationale Constituante, sont prévues pour octobre, pour obtenir la paix nécessaire et le dialogue inévitable.
Dans leur soutien désespéré au terrorisme, Peña Nieto, Bachelet, Santos, Kuczynski, Macri et compagnie continuent de refuser de reconnaître les élections du 30 juillet alors même que la participation de l'opposition à celles-ci signifie la reconnaissance sinon explicite mais tactique de l'ANC, du Conseil National Electoral et de toutes les institutions du pays. Ils sont tellement hypocrites qu'ils condamnent l'agression militaire de Trump mais soutiennent les actes terroristes et les excès de violence qui ont été vaincus par le peuple vénézuélien et les forces armées et de sécurité.
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