Donald Trump a jeté une ombre inquiétante sur la renégociation de l’ALENA avec ses nouvelles menaces de guerre commerciale, à en croire le syndicat Unifor.
L’annonce, jeudi, par le président américain de l’imposition de tarifs douaniers sur l’ensemble des importations étrangères d’aluminium et d’acier, y compris canadiennes et mexicaines, a eu l’effet d’une bombe sur les négociateurs réunis depuis dimanche à Mexico pour la 7e réunion de discussions de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), a affirmé vendredi à Reuters le président d’Unifor, Jerry Dias. « L’équipe canadienne était absolument furieuse », a déclaré le chef syndical, qui disait avoir parlé le matin même au négociateur en chef pour le Canada, Steve Verheul.
La veille, le négociateur canadien avait déclaré que son équipe « gardait un oeil sur ce qui se pense dehors », au point d’en être « un peu distraite » de la tâche à accomplir.
Un membre de l’équipe mexicaine a aussi rapporté, à Reuters, comment l’annonce du président Trump avait été du plus mauvais effet sur les discussions en cours. « C’est une très mauvaise nouvelle, à un très mauvais moment. C’est très dangereux de s’engager sur une telle voie. »
Les trois premiers jours de travail à Mexico devaient être consacrés à un des enjeux litigieux, c’est-à-dire la demande de Washington en matière de règles d’origine dans l’automobile. Ces discussions ont toutefois dû être interrompues après que le représentant américain à cette table de négociation a été rappelé à Washington.
Le bureau de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, est venu nuancer l’impression d’une impasse qui pourrait venir de Mexico. Les discussions y ont été au contraire « très productives au cours des quatre derniers jours et plein de chapitres de l’ALENA ont été clos », a indiqué son secrétaire parlementaire, Andrew Leslie.
Jerry Dias peignait un tableau beaucoup plus sombre de la situation. « Si les États-Unis imposent des droits de douane sur l’acier et l’aluminium et que le Canada ne se retire pas immédiatement des pourparlers de l’ALENA, alors ne nous méprenons pas, nous ne serons plus en train de négocier, mais de capituler. »