Donald Trump a bousculé jeudi ses partenaires de l'Otan en réclamant qu'il paient leur écot, sans leur donner les gages qu'ils attendaient sur l'engagement américain à défendre l'Europe.
Le président américain a harangué ses pairs lors d'une cérémonie au nouveau siège de l'Alliance à Bruxelles, affirmant qu'ils devaient "d'énormes sommes d'argent" en raison du déséquilibre entre les budgets militaires des Etats-Unis et l'Europe.
M. Trump s'est bien gardé de prononcer les mots rassurants que tout le monde attendait: un soutien clair, explicite, à l'"article 5" de l'Otan, qui prévoit que les Alliés volent au secours d'un des leurs en cas d'agression extérieure.
En près de 70 ans, il est le premier président des Etats-Unis à refuser d'expliciter un tel engagement, inscrit dans le traité de Washington, souligne Thomas Wright, chercheur au Brooking's Institute.
"Ceci constitue un énorme choc pour les membres de l'Otan", estime-t-il sur Twitter. Le président russe Vladimir Poutine, avec lequel l'Otan entretient des relations glaciales, mais que M. Trump admire, "sera ravi qu'il ait refusé de souscrire à l'article 5", souligne le chercheur.
La cérémonie, durant laquelle M. Trump a dévoilé un débris du World Trade Center en souvenir des attentats du 11 septembre 2001, après lesquels les Etats-Unis ont justement invoqué cet article, était l'occasion idéale pour le faire.
Et les diplomates à l'Otan tenaient pour acquis que M. Trump saisirait cette perche tendue.
Mais l'imprévisible locataire de la Maison Blanche, qui a longtemps jugé l'Otan "obsolète" avant de se raviser, a préféré répéter ses exigences financières à l'égard de ses Alliés.
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