Trudeau «provoque» Couillard

Couillard s'accommode du mépris d'Ottawa






Les relations entre le gouvernement Couillard et le nouveau gouvernement de Justin Trudeau deviennent de plus en plus tendues.




C’est à tout le moins le cas dans deux dossiers majeurs pour le gouvernement du Québec.




Premier dossier épineux: la demande d’aide financière fédérale de 1,3 milliard pour assurer la survie du programme C Series de Bombardier se fait toujours attendre. Comme le C Series représente le projet le plus prometteur de l’histoire canadienne de l’aéronautique, personne au Québec ne comprend pourquoi le gouvernement Trudeau niaise dans ce dossier primordial.




Deuxième dossier qui fait l’objet d’un différend majeur entre le gouvernement Couillard et le gouvernement Trudeau: l’aide que vient de consentir le fédéral à Nalcor Energy, la société d'État de Terre-Neuve-et-Labrador qui est responsable des projets d’hydro-électricité de la province.




Après lui avoir consenti en 2013 une première garantie de prêts de 6,4 milliards, Ottawa accorde une aide garantie de prêts supplémentaire de 2,9 G$ pour la réalisation de l’ambitieux projet hydro-électrique Muskrat Falls. Pourquoi Québec dénonce-t-il cette aide financière? Parce que ce projet va permettre à Terre-Neuve de concurrencer directement Hydro-Québec au niveau de l’exportation d’électricité vers les États-Unis.




COMPÉTITION DÉLOYALE




Ainsi par l’entremise du fédéral, nous, les Québécois, on va ainsi contribuer financièrement à se faire tirer dans les pieds par le compétiteur provincial voisin.




Avec raison, le gouvernement Couillard dénonce avec vigueur cette «compétition déloyale» de la part de Terre-Neuve dans le marché énergétique du Canada. Il faut savoir qu’Hydro-Québec n’a jamais bénéficié d’une pareille aide financière.




«C’est une décision inexplicable et inacceptable. C’est un geste unilatéral qui n’a pas tenu compte de la voix du Québec», dénonce le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Jean-Marc Fournier.




En guise de prix de consolation, Québec réclame d’Ottawa une compensation financière.




VERGLAS: COMPENSATION REFUSÉE




Il m’apparaît peu probable qu’Ottawa accepte de verser une compensation à Québec pour le «manque à gagner» que subira Hydro-Québec en matière d’exportations.




Pourquoi? Parce que dans le passé, le gouvernement fédéral a refusé les demandes répétées du gouvernement du Québec de verser à Hydro-Québec une compensation pour les travaux urgents réalisés à la suite de la tempête de verglas de 1998.




Sachez que la facture des coûts des travaux liés à la crise du verglas (remise en service immédiate, renforcement et autres travaux) s’est élevée à environ 2 milliards de dollars.




En février 1998, le gouvernement de Jean Chrétien avait refusé la demande de 421 millions que lui avait adressée Québec en guise de compensation d’une portion des dommages subis par Hydro-Québec. En 2001, Québec est revenu à la charge auprès du ministère de la Sécurité publique fédéral pour une compensation de 217 M$ en vertu du programme d’Accords fédéraux d’aide financière en cas de catastrophes (AAFCC). Également refusée.




Les raisons du refus d’Ottawa? Hydro a une excellente situation financière et verse des dividendes à Québec. Elle n’a qu’à amortir sur 10 à 20 ans les coûts du verglas!



 




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