Trudeau prêt à contourner les provinces pour financer les projets des villes

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La Constitution canadienne, ce torchon que personne ne respecte, pas même le fils Trudeau

Le premier ministre Justin Trudeau se dit prêt à contourner les provinces pour financer les projets des villes.



S'adressant au congrès de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), vendredi à Québec, il a dit que son gouvernement préférera toujours collaborer avec les provinces et les territoires.


Mais, a-t-il ajouté du même souffle, « s'ils ne veulent pas travailler avec nous, nous allons trouver un moyen de continuer à travailler avec vous ».


De la musique aux oreilles d'Alexandre Cusson, maire de Drummondville et président de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), qui a récemment dressé une liste de demandes en vue de l'élection fédérale du 21 octobre, parmi lesquelles figure la possibilité de conclure des ententes directes avec le gouvernement du Canada.


« La partie de ping-pong entre Ottawa et les provinces a assez duré, a-t-il déclaré en entrevue. Trop souvent, il y a de l'argent à Ottawa, mais comme on est en attente d'ententes administratives, bien on ne voit pas la couleur de cet argent-là. On arrive, il reste moins de temps pour faire les travaux et [...] ça a un impact à la hausse sur les prix. »


« Quand le premier ministre dit : "Moi, je veux travailler avec vous et s'il y a des provinces qui essaient de bloquer les choses, on va passer par-dessus", évidemment pour le monde municipal, c'est une bonne nouvelle », a-t-il ajouté.


Ce n'est cependant pas l'avis du maire de Chestermere, en Alberta, Marshall Chalmers, qui a été « déçu » vendredi de la sortie de Justin Trudeau. Pour lui, le premier ministre n'a fait que recycler une promesse du Parti conservateur.


« Ce n'est pas une nouvelle idée, lâche-t-il. Le vrai problème, c'est que les municipalités ne reçoivent que huit cents de chaque dollar de revenus fiscaux, le reste va au provincial et au fédéral. C'est pour ça que vous nous voyez toujours quémander. »



Précampagne électorale


M. Trudeau a livré vendredi un discours parsemé d'attaques contre les conservateurs, dans lequel on retrouvait surtout les paroles du chef libéral en précampagne électorale.




C'est son attaque contre le premier ministre ontarien Doug Ford qui a été la mieux accueillie par les élus municipaux. M. Trudeau a reproché à M. Ford de priver les communautés de financement fédéral par simple calcul partisan. Sans le nommer, il s'en est pris de la même manière au nouveau premier ministre albertain Jason Kenney.



De là, il ne lui restait plus qu'un pas à faire pour attaquer tous les conservateurs.



Il les a accusés de ne rien faire face aux changements climatiques, de vouloir à tout prix réduire la taille des gouvernements, de ramener l'austérité, de couper les services.



Son gouvernement libéral a appuyé près de 5000 projets, comparativement à 793 financés en quatre ans par le précédent gouvernement Harper, a-t-il fait valoir.



Tout cela, a prévenu M. Trudeau, serait la réalité canadienne après l'élection d'octobre si le parti d'Andrew Scheer est élu.



« Mes amis, nous sommes à une élection près d'un retour au temps où l'austérité était la seule politique du gouvernement fédéral », a-t-il déclaré.



Scheer réplique



Il n'y a aucun doute que les libéraux mèneront une campagne de peur, a répliqué le chef conservateur Andrew Scheer devant les quelque 2000 membres de la FCM réunis à Québec.



« Ne vous laissez pas berner par la désinformation que vous allez entendre », a-t-il déclaré devant une foule qui paraissait conquise. M. Scheer a été chaudement applaudi par les maires à son arrivée au Centre des congrès, et ovationné à la fin de son discours.



Il a accusé le gouvernement Trudeau de mal gérer les programmes d'infrastructure et d'avoir perdu le contrôle du déficit. Si rien n'est fait, a-t-il dit, de plus en plus d'argent servira à payer les intérêts sur la dette, qui s'élèveront bientôt à 34 milliards annuellement, selon lui, ce qui équivaudrait grosso modo au budget de la santé.



« Cela doit être vu comme une coupe de 34 milliards dans les services », a-t-il déclaré.



Andrew Scheer s'est engagé s'il est élu premier ministre à travailler en collaboration avec les provinces et les municipalités, à déposer une politique environnementale ambitieuse, à abolir la taxe sur le carbone, à s'attaquer à la crise du logement et à celle des opioïdes, et à combattre la criminalité liée aux gangs.




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