(Ottawa) Justin Trudeau raviverait le mouvement séparatiste au Québec s'il gagnait les prochaines élections, mettra en garde Maxime Bernier dans un discours qu'il doit prononcer samedi devant une assemblée de conservateurs canadiens.
La Presse a obtenu ce discours préparé en vue de la Manning Networking Conference. Cet événement organisé par l'institut de recherche de l'ancien chef réformiste Preston Manning se déroule à Ottawa depuis jeudi soir. Il réunit de nombreux militants de la droite canadienne et est décrit comme le «Woodstock des conservateurs du pays».
Le député conservateur de Beauce, qui occupe le poste de ministre d'État à la Petite Entreprise, au Tourisme et à l'Agriculture (et qui est présenté comme tel sur le site web de l'événement), doit prendre la parole dans un segment consacré à la manière de «renforcer la confiance en matière commerciale».
Il s'apprêterait ainsi à consacrer l'ensemble de son discours à une attaque en règle contre le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau.
«Si nous avons un gouvernement Trudeau au pouvoir qui commence à centraliser le pays, sans respecter la Constitution, nous pouvons prédire avec assurance que le séparatisme prendra à nouveau de la vigueur au Québec», peut-on lire dans le discours intitulé A Time for Choosing (L'heure des choix).
Retour aux années 70
Le texte renchérit en disant que Justin Trudeau veut ramener le Canada aux années 70, à l'époque de son père, Pierre Elliott Trudeau, de la formation du Parti québécois, du Programme énergétique national et de l'augmentation des dépenses gouvernementales.
«Vous vous souvenez des années 70?», peut-on lire dans le document. «La décennie du disco! Avec Donna Summer, les Bee Gees et Saturday Night Fever. C'est la décennie des hommes en combinaisons et aux cheveux longs! Pouvez-vous m'imaginer comme cela?»
«Quelqu'un veut revivre ces jours-là? Non...»
Les autres invités à la conférence d'environ trois jours incluent les anciens conseillers du premier ministre Stephen Harper Tom Flanagan et Ian Brodie, de même que les ministres Jason Kenney, Denis Lebel et Lisa Raitt.
Durant une séance de questions-réponses, vendredi, le ministre des Finances, Joe Oliver, a souligné que les questions de sécurité et de terrorisme sont en voie d'émerger comme un enjeu de premier plan en vue des prochaines élections.
«C'est un enjeu auquel vous ne pensez pas généralement dans le contexte électoral, mais il émerge comme un sujet qui préoccupe les Canadiens», a déclaré le ministre.
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