Les changements apportés au projet de pipeline Énergie Est au fil du temps ajouteront à la facture finale, a estimé vendredi la société TransCanada en affirmant qu’elle continue d’analyser ses solutions de rechange après avoir abandonné l’idée de construire un terminal pétrolier à Cacouna.
Le groupe albertain, qui envisage actuellement un coût de construction total de 12 milliards, espère d’ailleurs publier une mise à jour de son projet au cours des prochaines semaines.
« Nous avons annoncé en avril que nous ne construirions pas de terminal à Cacouna. Nous continuons d’évaluer les autres possibilités quant au terminal d’exportation avec nos fournisseurs et nos partenaires », a dit lors d’une conférence téléphonique le président de l’entreprise, Russ Girling, à l’occasion de la diffusion des états du deuxième trimestre.
« Il est possible que nous ne construisions qu’un seul terminal d’exportation, à Saint-Jean [au Nouveau-Brunswick], a dit M. Girling. Nous nous attendons à pouvoir publier une mise à jour du projet dans les prochaines semaines. »
Alexander Pourbaix, vice-président exécutif et président au développement de TransCanada, a ajouté que l’entreprise a procédé à une analyse exhaustive de toutes les possibilités. Celles-ci vont de l’évaluation de sites de rechange le long du fleuve Saint-Laurent au Québec à la décision de ne construire que le terminal déjà prévu en sol néo-brunswickois.
Le pipeline, dont l’entrée en service n’est prévue qu’en 2020, pourrait parcourir 4600 kilomètres et transporterait 1,1 million de barils de pétrole par jour depuis l’Ouest canadien.
Retombées
Le dernier mois a été marqué notamment par les propos du premier ministre Philippe Couillard, qui a insisté pour dire que le passage du pipeline, s’il était approuvé, devait absolument générer des avantages financiers pour le Québec. « Ça ne m’apparaît pas suffisant d’être uniquement un endroit de passage. Ça prend des retombées économiques », a dit M. Couillard il y a deux semaines.
« Je ne suis pas sûr que cela dénote un changement de ton significatif, a dit M. Pourbaix vendredi, en réponse à la question d’un journaliste. Dès le début, le Québec et l’Ontario ont indiqué que parmi leurs conditions figure une analyse des bénéfices économiques pour les provinces respectives. Ce qui est parfois occulté, c’est que terminal pétrolier ou non, il y a des retombées économiques pour les provinces. […] Nous prenons ça au sérieux. »
D’autres conditions
Outre les retombées, ces conditions du gouvernement québécois portent entre autres sur la protection de l’environnement, l’acceptabilité sociale, la mise en place d’un plan d’urgence et la participation des Premières Nations. Puisque le projet prévoit la conversion d’un gazoduc existant, le gouvernement veut aussi que l’approvisionnement en gaz naturel au Québec soit assuré.
TransCanada affirme que le pipeline générera 5,8 milliards en activité économique au Québec, soit 3,1 milliards pendant les sept ans de développement et de construction, et 2,7 milliards pendant les 20 ans d’exploitation.
Pendant cette phase d’exploitation, la compagnie entrevoit, pour le Québec, 133 emplois directs et 364 emplois indirects. TransCanada a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice net de 429 millions sur des revenus de 2,6 milliards.
Autres résultats
La dernière semaine a été marquée par la publication des états financiers de plusieurs sociétés du secteur pétrolier et gazier, dont Enbridge, qui veut inverser le flot d’écoulement du pipeline reliant Montréal et Westover, en Ontario.
L’entreprise a indiqué que son deuxième trimestre s’est soldé par un bénéfice de 577 millions, en baisse par rapport à 756 millions l’an dernier à pareille date. Entre autres, Enbridge est touchée par la faiblesse des cours des matières premières, ce qui entraîne chez ses clients une baisse prévue des activités de forage.
ÉNERGIE EST
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