Toute une série de facteurs convergent présentement pour assurer une victoire référendaire, du moins si les souverainistes cessent de s’y prendre comme des manches.
D’abord la récente raclée subie par le PQ met un terme définitif à la vieille stratégie de toujours chercher à se faire élire en cachant la souveraineté comme une maladie honteuse. Tout retour à cette stratégie à un moment de l’histoire où notre peuple joue sa peau, sera reçu comme de la haute trahison par les troupes souverainistes et aboutira à l’extinction du parti.
La promotion de la souveraineté doit désormais passer avant la recherche d’une victoire électorale. En fait, toute victoire électorale devra être une conséquence de la volonté majoritaire des SOUVERAINISTES de réaliser la souveraineté. Au lieu de demander aux fédéralistes s’ils veulent d’un référendum, nos chefs doivent le demander aux souverainistes…
Les chefs souverainistes ont cinq ans devant eux pour faire une promotion active de la souveraineté, notamment auprès des jeunes (qui n’en ont jamais entendu parler) et des immigrants; dans ce cas-ci, pour leur faire comprendre que la souveraineté sera une affaire payante pour tous. Ils doivent montrer à toute la population qu’après être devenu souverain, le Québec pourra s’enrichir de cinq façons différentes; à chaque fois à coups de milliards.
1. En éliminant les privilèges de la minorité anglo-québécoise qui sont financés avec de l’argent qui appartient aux francophones. (Ex : 45% des budgets pour l’administration des universités au Québec vont aux trois universités anglaises.)
2. En éliminant toutes les dépenses inutiles faites avec nos taxes à Ottawa, entre autres par un dédoublement superflu des ministères. (Ex : plus de vingt ministères fédéraux font le même travail que les ministères québécois.)
3. En profitant de l’indépendance pour réorganiser l'État québécois AVEC l’aide des syndicats plutôt qu’en leur faisant la guerre, comme la CAQ de François Legault propose de le faire.
4. En rapatriant de Toronto toute l’industrie tertiaire (avec ses milliers de hauts salaires) qui gère notre économie à partir de l’Ontario. (Ex : la bourse de Montréal, les services de placements financiers, la gestion de nos assurances, etc.)
5. En agissant comme un PAYS NORMAL et en instituant un système de péage pour les infrastructures québécoises qu’utilisent et abîment les Canadiens anglais quand ils traversent le territoire québécois pour communiquer entre eux ou avec l’océan Atlantique. (Ex : Voie maritime, port de Montréal, réseau de trains, autoroutes, pipelines, etc.) Notons que les Québécois ne se rendent pratiquement jamais dans les autres provinces et que le Canada lui-même se prépare à installer de tels péages sur le futur pont Champlain.
Quant au retour majoritaire aux affaires d’un PLQ totalement corrompu et ce, après à peine dix-huit mois passés dans l’opposition, il rend inévitable le retour des magouilles en tous genres que nous a révélées la commission Charbonneau. Les cinq ans de pillage qui commencent devraient vite dégoûter la population et lui donner le goût du changement.
L’arrogance des fédéralistes, qui croient nous avoir définitivement terrassés, va beaucoup accélérer leur dégénérescence, surtout si on considère qu’ils sont dirigés par un inconscient qui promet de devenir un des plus mauvais premier ministre de notre histoire. Comme les petits amis de Couillard auront les deux mains plongées dans notre boîte à biscuits, l’État québécois va vite sombrer dans un chaos financier difficilement imaginable.
Cette noyade des Libéraux dans un océan de corruption va être formidablement accélérée par l’immense crise économique que nous mijotent les financiers internationaux et qui va bien finir par nous éclater en plein visage. Comme, depuis 2007, les gouvernements du monde, États-Unis en tête, impriment des milliers de milliards de dollars par année pour financer leurs déficits, la crise en question va forcément aboutir à une hyperinflation qui va réduire à peu de choses la valeur des salaires, des pensions et des rentes dont dépendent beaucoup de nos concitoyens pour vivre. Du coup, le confort et l’indifférence de nos nationalistes mous vont disparaître et la population en général va se mettre à la recherche de solutions à ses problèmes. Voilà pourquoi il est si important de lui montrer que le Québec, contrairement aux autres pays du monde, possède une énorme réserve de richesse qu’il peut facilement récupérer en votant ¨oui¨; c’est-à-dire en récupérant tout ce que le Canada anglais détourne à son profit depuis un quart de millénaire.
Puisque la crise va obliger beaucoup de nos concitoyens à retourner sur un marché du travail qui sera saturé, en déclin et dominé par le chômage, l’immigration va devoir s’arrêter, exactement comme elle l’a fait lors de la grande crise économique des années trente. En fait, dans le cas de Montréal, d’où les immigrants ont toujours fini par repartir, on peut s’attendre à des redéparts nombreux d’immigrants, surtout du côté des anglophones.
Nous savons tous qu’une crise économique (et environnementale) de ce genre nous pend au bout du nez.
Sera-t-elle agréable et amusante? Non! Est-ce qu’elle nous plaira? Non! Mais, au moins, elle nous donnera la chance de réaliser notre indépendance et d’éliminer le vieux système de pillage qui a fait de nous la province la plus pauvre du Canada.
La seule chose qui pourrait nous empêcher de profiter de ce contexte favorable, ce sont les quasi fédéralistes de l’aile électoraliste du PQ; des gens qui travaillent présentement très fort pour maintenir le parti sur le chemin de la dégénérescence, notamment en essayant de convaincre les actuels candidats à la chefferie qu’il leur faut à leur tour éviter comme la peste le sujet de la souveraineté. Tout l’avenir de notre peuple se joue présentement, entre quelques centaines de personnes, au sein des instances décisionnelles du PQ.
Les souverainistes doivent à tout prix revenir en masse au PQ pour en reprendre le contrôle!
Jean-Jacques Nantel, ing
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11 commentaires
Jean-Jacques Nantel Répondre
29 avril 2014Pour le surfinancement des universités anglo-québécoises, allez voir sur Internet:
¨Des universités anglo-québécoises plutôt choyées¨ de Marc Chevrier, professeur à l'UQAM
Aussi, du même auteur, voir:
¨Encyclopédie de la Francophonie/Les disparités du système québécois de financement des universités¨
François Ricard Répondre
29 avril 2014M. Nantel,
C'est toujours avec grand plaisir que je lis vos textes et regarde vos vidéos.
Je suis généralement d'accord avec vos dires.
Mais comme le suggère M. Cloutier, il faut bannir de nos écrits les mots référendum et souveraineté qui, à l'usage, ont acquis une connotation péjorative.
Pourriez-vous nous indiquer les sources qui permettent d'affirmer que 45% de notre argent va pour les universités anglophones?
Merci
Jean-Jacques Nantel Répondre
29 avril 2014Cher monsieur Simon,
L'argent n'est qu'un moyen d'échange et n'a aucune valeur intrinsèque. De tout temps, les gouvernements ont payé leurs dettes par deux moyens principaux: la croissance et l'inflation.
Si un gouvernement revient au déficit zéro (sans payer un cent de sa dette) et que la croissance de l'économie la fait doubler en volume, la dette perd automatiquement 50% de son importance. Le seul problème avec ce système de paiement de la dette, c'est que notre planète est finie et ne peut plus supporter depuis longtemps la croissance des activités humaines. Tout ça va casser brutalement dans la crise environnementale qui nous pend au bout du nez.
Pour ce qui est du ¨truc¨ de l'inflation pour payer la dette, il consiste pour les gouvernements à imprimer du papier monnaie ou, mieux, de l'argent informatique (sans papier) et ce, alors que la production de biens et services n'augmente pas. Comme l'argent n'a pas de valeur en soi, la multiplication par dix par exemple de la quantité de monnaie a pour effet inévitable à long terme de multiplier par dix le prix des choses. C'est l'hyperinflation.
Si, de nos jours, les gouvernements peuvent imprimer des milliers de milliards de dollars de monnaie sans créer d'inflation, c'est tout simplement parce que cette augmentation de monnaie entretient des bulles spéculatives comme celle du marché immobilier au Canada ou en Chine par exemple ou encore la bulle des valeurs boursières qui, de 1995 à 2014, a fait passer le Dow Jones de 4000 à 16,400 environ.
Pour ce qui est du Québec bientôt en faillite, cela me semble inévitable. Cependant, comme, dans tous les cas, la souveraineté sera une opération payante, elle sera une des méthodes grâce auxquelles nous pourrons alors commencer à nous sortir du trou.
Pour ce qui est de la remarque de monsieur Cloutier concernant le référendum, ce dernier est la seule et unique étape ABSOLUMENT essentielle pour réaliser la souveraineté. Il faut la permission majoritaire de la population avant de pouvoir même songer à éliminer la moindre petite parcelle de l'édifice fédéraliste.
Hugo Girard Répondre
29 avril 2014Exact, je pense comme M. Nantel que le niaisage a plus qu'assez duré dans les rangs des séparatistes. Assez de se perdre dans des discussions qui mènes en rond.
Toujours le retour à la case départ, il y en a marre.
On doit tasser les électoralistes, les carriéristes, qui ont envahis le mouvement séparatiste. Qu'ils se saborde pour faire la place à ceux qui veulent vraiment se battre pour la cause juste.
Montrons-leur clairement la sortie ou tassons-les!
Jean-Claude Michaud Répondre
28 avril 2014Monsieur Nantel, c'est un de vos meilleurs textes, très énergiques en faveur de l'indépendance du Québec!!! Bravo!!!
Continuez!!! Je pense que la défaite du PQ permettra à ce parti de se recentrer sur ses idées souverainistes et enfin d'utiliser la voie de la clarté, de la transparence et de la promotion d'arguments valables pour convaincre une large majorité de Québécois de voter OUI au prochain référendum.
Fini la gouvernance provinciale, laissons cela aux Libéraux et Caquistes. Le PQ doit proposer une seule chose, un pays du Québec avec un plan pour y arriver et un projet de constitution.
Chrystian Lauzon Répondre
28 avril 2014Si le PQ est vraiment à l’écoute d’un FAIRE l’indépendance, de la parole franche, ouverte, aux moyens concrets pour la promouvoir et la réaliser, vos vidéos, M. Nantel, devraient être mises à profit. Vous a-t-on contacté déjà au PQ pour diffuser sous différents formats votre information?
Pour valoriser l’indépendance et rejoindre la population massivement, il faudra entrer dans tout ce qui se trouve dans la maison, les produits de cuisine et ménagers qui proviennent de fait exclusivement de l’Ontario. J’en suis parfois abasourdi de constater que tel outil domestique, contenant, épice, produit alimentaire ou matériel de cuisine, provient toujours de l’Ontario.
Sommes-nous si nuls au point de ne pas savoir fabriquer ces choses? Ou apprendre à pouvoir les faire. Vendons l’idée que sous un État souverain, tous ces produits rapatriés en fabrication et affichés en français, en plus de promouvoir notre langue unique et officielle dans le quotidien, créeront énormément d’emplois et d’industries, dans beaucoup de secteurs de production, entraînant de nouvelles compétences.
Le pouvoir de l’Ontario de nous envahir et dominer nos maisons et cuisines par tous ces produits quotidiens repose uniquement sur un détournement de pouvoir via le fédéral, subventions d’implantations et autres vers l’Ontario, seule reconnue comme province centre du Canada et des sièges sociaux d’entreprises internationales.
Que dire du culturel? Films et livres, produits de musique, peinture, cinéma, etc. passant des États-Unis par l’Ontario avant d’aboutir au Québec. Les réseaux de distribution sont ainsi artificiellement détournés simplement par pouvoir fédéraliste dont les profits nous sont volés finalement, sans fondement basé sur la compétence elle-même, ou un souci économique quelconque.
L’indépendance promue en bénéfices financiers doit aussi passer par et dans la maison des québécois, de la cuisine, du sous-sol au grenier, par la démonstration que là aussi, pour nos besoins de tous les jours, nous sommes dépossédés de biens que nous consommons et que nous pouvons indéniablement fabriquer nous-mêmes.
La prise du pouvoir dans le quotidien, c’est l’indépendance à hauteur de chez-soi! Et l'éducation à l'indépendance, avec simplicité et efficacité, passe par ce qui touche monsieur et madame Toulemonde... dans toutes ses activités et besoins concrets.
Archives de Vigile Répondre
28 avril 2014Mario Beaulieu sera candidat à la direction du Bloc québécois
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2014/04/28/005-mario-beaulieu-candidat-direction-bloc-quebecois.shtml
Archives de Vigile Répondre
28 avril 2014Votre thèse sur l'hyperinflation pour réduire la masse des capitaux en circulation est très contestée et très contestable.
Il y a d'autres manières comme les taux d'intérêts négatifs.
Si on regarde ce qui se passe aux USA et au Japon, installés maintenant tous les 2 dans une déflation chronique, on voit bien que votre proposition est peu crédible.
Le Japon est au prise avec ce phénomène depuis 25 années et la dernière passe (Abenomics) n'a rien réussi à changer quoi que ce soit, avec une dette qui représente maintenant 370 % du PIB, les consommateurs ne dépensent pas, le taux d'épargne n'a jamais été aussi élevé, etc.
L'Europe est dans la même situation et quand Nicolas Marceau se plaignait en 2013 du faible taux d'inflation...il ne faisait que rappeler la stagnation de l'économie canadienne et québécoise.
La recette on la connait, il faut augmenter les salaires, diminuer les plus-values distribuées au 1 % le plus riche, etc.
Enfin en cas de panique financière internationale, je ne suis pas sûr, d'être en mesure de savoir ce qui restera de la CDPQ et des retraites, vous avancez bien vite dans vos conclusions.
Pierre Cloutier Répondre
28 avril 2014D'accord, mais je commencerais à éliminer 2 mots de votre vocabulaire : souveraineté et référendum, 2 mots qui sentent le renfermé et le moisi à cause de l'utilisation qu'en ont fait les "chouverainistes" ronronnants et mollassons. Je vous donne la formule de l'article 1 qui devrait guider le nouveau Parti Québécois :
"Le Parti Québécois a comme priorité de préparer et de faire une proposition d'indépendance à la population lors de la prochaine élection et d'en réaliser l'accession de manière pacifique et démocratique"
Capiche ou pas capiche?
Pierre Cloutier
Yvon Lagacé Répondre
28 avril 2014J'aimerais être aussi optimiste Monsieur Nantel, je désire ce Pays autant que vous, un Pays NORMAL comme vous dites avec raison. Ma crainte toutefois, c'est que dans 5 ans, ce Pays ne sera plus rentable avant 50 ou 100 ans, après que le 'Prince Phillippe d'Arabie' et son PLQ aura privatisées nos sociétés d'États comme il s'apprête à faire, après qu'il aura 'réactiver' son Plan Nord en donnant nos ressources aux minières étrangères, après qu'il aura redonner au privé le pétrole de la Province, comme il a déjà affirmé qu'il ne jouerais pas 115 M$ des contribuables en rêvant à de futiles revenus de 45 milliards $, c'est le rôle du privé qu'il disait!
Nous devrons racheter notre Pays à gros prix par la suite, ce qui en démotivera plus d'un. Dans ce contexte, il faudra agir en patriote et faire ce Pays en pensant aux prochaines générations qui en profiterons d'avantage que nous, une fois que nous aurons réparés les dégâts causés par les Libéraux.
Je profite de l'occasion pour vous remercier pour chacune de vos vidéos si instructives Monsieur Nantel, un travail colossal pour lequel on ne pourra vous exprimer suffisamment notre gratitude autrement qu'en votant 'OUI' massivement à la prochaine occasion. Et comptez sur moi pour être du nombre.
Archives de Vigile Répondre
27 avril 2014Je suis comme vous , je me demande pourquoi la promotion ne s'est pas faite , la souveraineté n'est pas une tare , c'est un plus que diable