Appel à mes compatriotes souverainistes

Temps sombres sur le Québec

Tribune libre

Les temps sont sombres pour le Québec. Le mouvement souverainiste se divise, et ce, au plus grand plaisir de Harper et de Charest. La menace s’amenuise de plus en plus pour ces deux-là. D’un côté, nous avons les souverainistes gauchistes et beaucoup de néo-souverainistes, souvent représentés par le parti politique Québec solidaire; d’un autre côté, nous avons les souverainistes plus traditionnels qui continuent de voter pour le Parti québécois; d’un autre côté encore, nous avons un groupe plutôt hétérogène qui se tient prêt à voter pour François Legault s’il crée un jour son fameux parti politique : des souverainistes plus droitiers, des souverainistes désillusionnées ainsi que des Québécois fédéralistes voulant du changement.
Pendant que les trois camps se fusillent, ils oublient complètement les grosses têtes du Parti libéral du Québec et de Power Corporation qui rient dans leur barbe. Ils oublient aussi que leur guerre qui divise le mouvement souverainiste désillusionne de plus en plus de jeunes Québécois — et aussi des plus vieux — relativement à ce projet d’indépendance qui devrait en être un de solidarité et non pas de guerres de tranchées. Les trois camps oublient aussi comment ils pourraient gagner les Québécois à leur cause : ils ne cessent de s’attaquer entre eux pour des détails politiques incompréhensibles pour bon nombre de citoyens alors qu’ils devraient plutôt vulgariser la politique, la rendant intéressante pour la majorité de la population, promulguant ainsi la démocratie.
Les trois camps souverainistes oublient aussi que, lors de leurs divergences, ils ne profitent pas des munitions que leur concède sans cesse le Parti libéral du Québec et la scène politique canadienne : le fameux Plan Nord avec ses nombreuses failles ainsi que les actions antidémocratiques du Parti conservateur qui veut à tout prix retirer le financement des partis politiques fédéraux, qui instaure une partisanerie officielle au sein du Sénat alors même qu’il dit vouloir réformer cette dépense inutile, qui ne parle guère de la condition des femmes — les femmes représentant plus de 50 % de la population, rappelons-le —, qui refuse d'aider des sinistrés québécois en vertu de la noblesse de nos militaires et qui teinte son discours politique d'un impérialisme de plus en plus vif. Ce ne sont certes pas les occasions qui manquent mais, pour les saisir, il faut déjà avoir des gens qui les guettent et qui ne guettent pas seulement les erreurs que les souverainistes gauchistes ou droitiers vont commettre.
Les trois camps ne comprennent pas que la souveraineté du Québec, avant d’être un combat entre la gauche, le centre et la droite, est un combat pour la démocratie. Instaurons un Québec libre et démocratique, unissons-nous le temps qu’il faudra, orientons nos objectifs vers un seul et même but, la démocratie véritable. Puis, lorsque ce but sera atteint et que notre Québec tant aimé sera libre, divisons-nous de nouveau pour faire progresser encore plus loin la démocratie en orientant le débat politique entre les mains d’idéologies économiques qui n’ont pas, pour l’instant, leur place dans le débat national québécois.
Je sais, vous direz que vous êtes incapables de vous unir, mais c’est vous qui vous définissez ainsi. L’être humain est illimité : il peut accomplir des choses extraordinaires lorsqu’il sort de sa solitude et qu’il accepte les différences pour progresser encore plus loin. Si vous ne vous unissez pas pour vous-mêmes, faites-le pour les Québécois : après plus de 400 ans, ce peuple le mérite vraiment. Ayant une culture fort différente que le reste du Canada, le peuple québécois francophone se distingue de la fédération. Mais les francophones ne sont pas seuls, il y a aussi des anglophones et des allophones qui méritent, comme nous, la démocratie, le développement, la paix, la justice.
Si la scène politique québécoise continue d’évoluer vers ce chemin, nous risquons d’aider le gouvernement canadien à ne pas dépenser illégalement des millions et des millions de dollars contre le projet souverainiste comme ce fut le cas en 1995, puisque la tenue d’un troisième référendum n’est plus assurée, à moins qu’il y ait du changement. Bien que je n’aime pas les étiquettes — puisqu’elles ne définissent en rien l’être humain : seules les actions le peuvent —, je me définirais avant toute chose comme un gauchiste. Cela dit, je suis en faveur de la démocratie avant d’être un homme de gauche et je commence à désespérer que les Québécois décident de s’unir un jour, mettant de côté leurs allégeances idéologiques économiques.
Mais qu’attendez-vous, mes amis?


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2011

    Et encore ! Et encore !
    L’ancien premier ministre Lucien Bouchard s’est emporté contre Amir Khadir
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/324453/l-ancien-premier-ministre-lu (...)

    Celui qui existe, qui est mis en évidence, c'est Khadir.
    Tantôt Charest, tantôt Khadir.
    L'opposition = PQ.
    Lucien Bouchard redevient un péquiste. L'opposition.
    Le PQ accepte son rôle de faire-valoir pour le PLQ.
    Le PQ, un faire-valoir pour le PLQ.
    Les Québécois ne sont pas les dupes qu'on veut faire croire. Ils voient très bien ce petit jeu de manipulation contre eux.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2011

    La souveraineté c'est autre chose que le désir d'absence de types comme Charest.
    La souveraineté ce n'est pas le rejet de quelque-chose.
    C'est la RECONNAISSANCE de quelque-chose.
    Il y aura toujours des Charest.
    Vous êtes en mode "défense". Ainsi c'est Charest qui "existe". Vous en faites le sujet principal.
    C'est la reconnaissance de Charest, comme force.
    La souveraineté, elle, est vide. Le souverainiste n'a ni force ni image. Il n'est que l'opposant à Charest. L'opposition.
    Cette stratégie du PQ, les Québécois en on soupé.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2011

    J'envoie souvent des messages aux trois partis souverainistes (Parti Québécois, Québec Solidaire et le Parti Indépendantiste)leur demandant de former une coalition. Ils ont chacun une formule différente pour accéder à la souveraineté. Alors je leur demande de faire des compromis et de s'entendre.
    Daniel Roy, C.A.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2011

    Et c'était (et est toujours) le but du mouvement Démocratie 2.0 l'hiver dernier quand j'ai publié une série d'articles sur Vigile, dont nottament ces deux-ci :
    http://www.vigile.net/Democratie-v2-0
    http://www.vigile.net/Du-choc-des-idees-nait-le-dialogue
    Notre mouvement est présentement très actif au sein d'un groupe FB (https://www.facebook.com/home.php?sk=group_191889037507507&ap=1), et nous planifions de lancer notre site web sous peu. La logistique nous est quelque peu déficiente pour le moment, en grande partie dû à certains imprévus liés à mon déménagement récent de la Gaspésie vers Montréal. Je me suis également déplacé vers la métropole afin de créer des liens avec les différents organismes souverainistes et autres afin de (je l'espère) éventuellement les convaincre de mettre l'épaule à la roue de ce projet qui se veut d'abord et avant tout un projet de société basé sur une réforme en profondeur de la Démocratie (grâce entre autre aux nouvelles technologies, et qui à la clé mènera tout bonnement à l'indépendance du Québec. Depuis trois semaines, j'effectue beaucoup de travail sur ce terrain, même si il en reste encore énormément à faire.
    La différence majeure entre maintenant et le moment de rédiger mes premiers articles sur le sujet, c'est que j'ai abandonné l'idée de créer un parti politique, car je crois avoir trouvé une façon encore plus légitime et démocratique d'accéder à une telle souveraineté (qui se veut d'abord citoyenne avant d'être étatique) que de tenter de se faire élire au sein d'un système électoral qui lui est illégitime, non-fonctionnel et vicié (et même "infect" dixit René Lévesque). J'ai comme intention de discuter de cette nouvelle stratégie avec les divers comité souverainiste en privé avant le publier publiquement, histoire de valider et d'enrichir cette stratégie.
    Un des nouveaux crédos du mouvement souverainiste semble être "Il faut écouter les jeunes". De ce que j'en constate, c'est qu'à chaque fois que j'entends cette phrase, et que je la vois tentée d'être appliquée, c'est que j'entends comme en sourdine dans ma tête "Il faut écouter les jeunes, en autant qu'ils disent la même chose que nous".
    Alors, il serait peut-être temps aux ténors souverainistes de faire le point sur l'état de la situation, de faire un méa-culpa sur ses erreurs passées, et de finalement joindre l'intention à la parole en prenant la peine de VRAIMENT écouter ce que les plus jeunes (dont je pense encore faire partie malgré mes 38 ans) ont à dire quand ils ont quelque chose de différent à dire. Ce n'est pas en remélangeant les ingrédients d'une recette qui n'a pas fonctionné durant plus de 40 ans que l'on va arriver a une solution nouvelle.
    Aussi bizarre que cela puisse paraitre, depuis que je me suis fait porte parole de ce mouvement, je constate que M. et Mme Tout-le-Monde sont en général beaucoup plus réceptifs à ce nouveau projet de société, qu'ils soient souverainistes ou fédéralistes, de droite ou de gauche, qu'auprès de ce que j'appellerai "l'intelligentsia souverainiste", cette frange plus intellectuelle de la population souverainiste qui s'exprime sur celle-ci sur des tribunes similaires (mais pas limitée à) Vigile.net, qui elle semble vouloir restée fermement campée sur ses anciennes positions. S'il est une chose, c'est que cette dernière phrase de ce présent commentaire mérite à elle seule quelques instants de réflexion.
    Après la Tunisie, l'Égypte et la Syrie (je ne compte aucunement le Liban dans ce mouvement), c'est maintenant l'Europe via la Grêce, l'Espagne et la France, sans oublier l'Islande avant eux, qui se lève à l'unison d'une voix particulièrement citoyenne qui rejette fortement tous les partis politiques, pantins des multinationales de ce monde. Pendant ce temps, au Québec, on retient encore notre souffle en attendant de savoir si oui ou non François Legault fondera un nouveau parti politique.
    Wake up, Québec! Comme l'a si bien dit Péloquin : "Vous êtes pas tannés de mourir, bande de caves?"
    Adam Richard

  • Fernand Lachaine Répondre

    31 mai 2011

    Comme toutes et tous supposés indépendantistes arrivent avec leur propre liste d’épicerie, les temps sombres pour le Québec n'ont pas finir de s'assombrir au point où la grande soirée de l'indépendance est complètement disparue du radar québécois.
    Alors un autre petit effort les indépendantistes et nous pourrons élire Jean Charest ce grand développeur du Nord une autre fois.
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2011

    On ne peut pas réaliser l'unité politique d'un mouvement sur des divergences d'opinions. La diversité est contraire au principe même de l'unité.
    Vous pouvez réclamer l'unité au tant que vous voulez, elle ne viendra pas par le respect des différences, car c'est justement les différences qui génèrent des divisions et l'absence d'unité.
    L'unité réside dans la convergence des idées. La vérité unifie, l'erreur divise et comme la droite et la gauche détiennent une part de vérité et d'erreur, l'unité ne sera possible que si la droite et la gauche admette leurs erreurs en adhérant aux vérités qui les contredisent.
    Merci de publier ma réponse.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2011

    Bein alors formez-vous un mouvement pour la démocratie et invitez-y les démocrates. Pourquoi vous adresser aux souverainistes ?
    Si les souverainistes se divisent, c'est bien parce-que le discours souverainiste "traditionel" est vide ! N'a pas de substance.
    Ce n'est pas tant une division des souverainistes qu'une recherche de sa meilleure structure et constitution possible qui rassemblera. Il faut se dialogue gauche-droite, constitutionel-démocrate, etc...
    Voulons-nous un État tout puissant sur des citoyens soumis ? Voulons-nous un État fasciste associé aux corporations privées (PPP) ?
    Il faut un débat sur la place des institutions et les droits des citoyens.
    De celà les Libéraux fascistes ont peur.