Tarifs: le Canada ne peut être exempté, dit un responsable américain

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Le protectionnisme américain nuira aux intérêts québécois

Si les Canadiens espèrent encore être épargnés par les tarifs aux États-Unis, ils pourraient être déçus.


Un responsable à la Maison-Blanche a affirmé aux émissions d’affaires publiques à la télévision, dimanche, que le président Donald Trump a fait son nid: les tarifs sur l’aluminium et l’acier s’appliqueront à tous les pays.


Cela inclut le principal fournisseur des deux produits aux États-Unis: le Canada.


Le responsable du commerce à la Maison-Blanche, Peter Navarro, faisant la tournée des émissions hebdomadaires, a affirmé que l’établissement d’une exception pour un pays créerait une pente glissante - les autres pays réclamant le même traitement que celui qui serait réservé au Canada.


«Ce n’est pas sa décision», a dit M. Navarro, lorsque questionné sur Fox sur la possible exclusion d’un pays des mesures punitives.


«Dès l’instant où il exempte un pays, son téléphone commence à sonner avec des appels d’autres chefs d’État ou de gouvernement», a-t-il poursuivi.


Le haut responsable a ajouté plus de détails en entrevue à CNN: «Le Canada compte pour 40 pour cent du marché (américain de l’aluminium). Si vous exemptez le Canada, alors vous devez imposer de gros, gros tarifs à tout le reste du monde. Il s’agit ainsi d’une approche ciblée, équilibrée.»


M. Navarro a été pressé de questions sur le dossier canadien, dimanche.


Certains animateurs lui ont demandé comment la Maison-Blanche pouvait possiblement justifier par la sécurité nationale l’imposition de tarifs contre un proche partenaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et membre du complexe militaro-industriel.


Pour mettre en vigueur ces tarifs sur l’acier et l’aluminium, les États-Unis invoquent un article rarement utilisé dans une loi sur le commerce datant de 1962 qui permet au président de décréter des droits sur les importations si cela est jugé nécessaire pour la sécurité nationale. La Maison-Blanche argue que la formulation a une large portée, et que la sécurité nationale pourrait inclure la stabilité économique et de la main-d’oeuvre dans l’industrie intérieure de l’acier.


Des partisans du commerce et du libre-échange aux États-Unis craignent des représailles d’autres pays. L’animateur à CNN Jake Tapper a demandé à M. Navarro de songer à la perspective du Canada: «Le Canada pourrait dire «Exemption de sécurité nationale? Nous combattons avec vous dans chaque guerre. Nos soldats sont tout juste aux côtés de vos soldats lors de chaque conflit. Quel scénario pouvez-vous avoir en tête par lequel nous ne vous fournirions pas de l’acier et de l’aluminium?»»


Le haut responsable a laissé une note d’espoir pour le Canada: bien qu’aucun pays ne sera exclu, certains secteurs clés pourraient l’être. Des inquiétudes émanent notamment du secteur automobile au Canada, et des impacts possibles sur les allers et retours transfrontaliers de composantes des véhicules.


«Il y a une différence entre les exemptions et l’exclusion d’un pays», a dit M. Navarro à CNN.


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