À en croire nombre de médias américains, à Helsinki, Donald Trump veut convenir avec Vladimir Poutine du retrait de Syrie des troupes américaines. Thomas Whalen, professeur de politologie à l’Université de Boston, a commenté pour Sputnik les chances du Président américain pour faire accepter ce projet par le Congrès.
Du moment que la chaîne de télévision CNN l'annonce elle aussi, il est tout à fait probable que l'information concernant la Syrie émane directement de la Maison-Blanche, a estimé Thomas Whalen dans un entretien accordé à Sputnik.
«Je pense que pour un certain temps, la Syrie est perdue pour les forces de la coalition. La guerre civile s'est retournée contre les adversaires du pouvoir d'Assad soutenus par les États-Unis et leurs alliés. Ce sera la reconnaissance de la réalité sur le terrain plutôt que le désir de la coalition d'en retirer ses troupes», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que ce serait sans doute l'Iran qui y gagnerait le plus dans la région.
«Il va sans dire que cela ferait peur à l'Arabie saoudite et à d'autres pays musulmans sunnites de la région», a supposé M.Whalen.
Évoquant le prochain sommet russo-américain d'Helsinki, M.Whalen a déclaré qu'il n'était jamais inutile de discuter avec un adversaire de certaines questions relatives à l'équilibre des forces dans le monde.
«Il est évident que vous ne voulez pas nuire l'un à l'autre quand vous avez des intérêts communs. Nous devons entendre ce que chaque partie dira. En attendant, nous ne le comprenons pas trop. Il s'agissait entre autres de l'Ukraine, mais si, évidemment, Trump reconnaît la Crimée, cela pourrait affliger pour de bon beaucoup de personnes au sein du département d'État sans parler déjà du Congrès», a poursuivi le politologue américain.
Et d'expliquer que toutes ces personnes qualifiaient le rattachement de la Crimée à la Russie d'acte d'agression de la part de Moscou.
L'interlocuteur de Sputnik a aussi supposé que le Congrès ne soutiendrait pas non plus le retrait de Syrie de troupes américaines.
«Mais en réalité, ils [les membres du Congrès, ndlr] n'ont pas beaucoup d'influence concernant cette question. L'électorat américain ne considère pas la Syrie comme un problème majeur, et surtout en politique étrangère. Je pense que cela se produira et que le Congrès aura tout simplement à s'y faire», a-t-il conclu.
Moscou et Washington ont annoncé que le Président russe Vladimir Poutine rencontrerait son homologue américain Donald Trump le 16 juillet prochain à Helsinki.Il s'agit de la première réunion bilatérale entre les deux dirigeants organisée en dehors d'un sommet international. Il y a un an, Vladimir Poutine et Donald Trump se sont rencontrés en marge du sommet du G20 à Hambourg, après quoi ils se sont brièvement entretenus dans le cadre du sommet de l'APEC au Vietnam en novembre 2017.