En plus de guerroyer de par le monde sous tutelle étasunienne au sein de l’OTAN, l’armée canadienne s’est mise en frais pour nous bombarder d’un spectacle-propagande. Elle ne manque pas d’arrogance. Elle s’associe à la Ligue nationale de hockey dans une tournée de parties entre les équipes locales de la Ligue et des soldats soi-disant pour rendre hommage aux morts en Afghanistan. Mais cela n’inclut évidemment pas les civils afghans que l’on balaye sous le tapis.
Elle se produira au Colisée Pepsi dans la Capitale nationale du Québec, à cause de la proximité de la base militaire de Val-Cartier, le 8 mars, la journée internationale des femmes !
Après avoir sacrifié de jeunes vies pratiquement pour rien, cette institution militariste du ROC (Reste Of Canada) voudrait nous faire oublier ces civils afghans morts sous prétexte d’avoir donné des « héros à la nation ». C’est le thème publicitaire des parties de hockey qui se dérouleront à travers tout le Canada là où des villes sont accolées à des bases militaires. Les affiches disent carrément que « Chaque nation a besoin de ses héros ».
Mais de quelle nation parle-t-on ? De celle du Canada, bien sûr ! Car les jeunes québécois morts sont promus ipso facto « canadiens ».
Ces victimes de la violente agression du pays le plus pauvre de la planète ne seront sans doute pas prises en compte par le sénateur Boisvenu. Non, pour promouvoir la violence institutionnalisée au Canada, qui s’est déjà retournée en 1970 lors de la Crise d’Octobre contre le Québec, il vaut mieux faire de la nation uniquement celle du ROC et y inclure de force les jeunes québécois.
On allait sauver les femmes afghanes, construire routes, écoles et hôpitaux. Mais on a surtout tué et été tués. Et on voit bien que la diffusion justificative après coup du point de vue militariste ne sert plus qu’à couvrir le vrai rôle de la mission canadienne : l’engagement militaire violent contre un autre peuple dont le Canada s’est fait l‘ennemi. Et la promotion de cette violente agression montre bien que l’exemple vient de haut quand il s’agit de cibler dans les écoles ceux qui pratiquent la violence ! Ils ont des « héros » tout prêts à cautionner leurs gestes d’intimidation.
Si on compte les victimes civiles et militaires de ce conflit, c’est bien cher payé pour un échec pratiquement sur toute la ligne. À moins bien sûr que l’on considère les négociations étasuniennes avec « l’ennemi », les Talibans, et l’éventuel établissement d’une base militaire US comme une réussite pour laquelle l’armée canadienne a été mise au service de la seule puissance étrangère à avoir agressé le Canada. C’est cela qui sera célébré en soulignant dans les prochains mois, toujours avec cet objectif de promouvoir la violence dans les rapports internationaux, la guerre de 1812 où l’armé britannique occupante a repoussé les troupes étasuniennes. Et dire que la droite québécoise et fédéraliste nous reproche d’agir en « colonisés ».
Le bulldozer de la propagande de guerre ouvre le chemin aux somptueuses dépenses des F-35 en pleine période d’austérité. On ne manque ni d’argent ni de moyens pour militariser les rapports internationaux mais on n’en a pas pour que les chômeurs aient leurs prestations à temps ! Le Canada nous surprendra toujours.
Et ne venez pas me dire que c’est cette armée qui protège ainsi mon droit démocratique d’exprimer ce point de vue sur elle et son gouvernement. Où était-elle l’armée canadienne pour défendre le droit de critiquer les minières de ce pays par cette petite maison d’édition Écosociété quand justement, une minière l’a attaquée en cour pour la ruiner ? J’y ai vu moi-même en soutenant le fond de défense de la maison d’édition progressiste.