Vous vous souvenez peut-être de la chronique rageuse (Speak White!) que j’écrivais en octobre dernier au sujet de ce francophone engagé pour débroussailler les pylônes d’Hydro-Québec près de Rivière-du-Loup et qui avait été congédié parce qu’il ne parlait pas anglais.
Il ne comprenait pas les instructions en anglais seulement du sous-traitant russe montréalais d’un fournisseur à qui la société d’État avait donné ce contrat.
CHUM
Incarnation du «Maîtres chez nous» dans les années 60 qui avait tellement aidé à la constitution d’un espace économique en français, Hydro-Québec s’était comporté là-dedans comme si elle n’était aucunement responsable du problème. Elle s’avérait incapable d’assurer que la langue de travail des francophones nettoyant ses installations soit le français.
J’avais terminé cette chronique en demandant s’il existait encore un ministre responsable de la langue française au Québec.
Speak White, Part 2! Ne voilà-t-il pas que Le Devoir nous apprend samedi que le consortium d’entreprises responsable de la construction du CHUM, le mégahôpital FRANCOPHONE payé à même les impôts des FRANCOPHONES, donne ses instructions aux travailleurs en anglais.
Je me permets donc de reposer la même question qu’en octobre, en interrogeant au surplus l’Office québécois de la langue française sur ce qu’il fait depuis qu’il a mis fin à la chasse à l’italien dans les menus des restaurants servant des pâtes alimentaires.
Pourquoi faire un plat de cette deuxième affaire? Parce qu’elle est révélatrice d’un dysfonctionnement linguistique de plus en plus évident, qui affecte un Québec francophone à 80 %, dans nos domaines de compétence et nos institutions, avec notre argent en plus.
Hélène David et Robert Vézina
Notez qu’on ne parle pas ici de l’anglais pour conquérir la planète, devenir riche ou excellent. On parle de nouveaux porteurs d’eau à qui on impose l’anglais pour débroussailler des pylônes ou travailler sur un chantier de construction: Speak White nouveau genre, sous couvert de mondialisation et d’ouverture au monde.
C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai de la difficulté à croire aux vertus d’une indépendance éventuelle: les francophones ont tous les pouvoirs requis dans le système actuel pour empêcher ce genre de chose et ils le font de moins en moins.
On préfère rêver d’une souveraineté qui réglerait magiquement les problèmes, si elle finit par arriver dans une société où le français aura été relégué à la portion congrue.
Ah oui, j’oubliais... Après vérification, il existe bien une ministre responsable de la protection et de la promotion de la langue française au Québec. Son nom est Hélène David et elle a l’air tout à fait charmante. Le problème est qu’elle a l’air également décorative dans un gouvernement Couillard qui n’a manifestement rien à cirer de la défense du français.
Par ailleurs, c’est Robert Vézina qui est responsable de l’Office québécois de la langue française, un organisme doté d’un organigramme impressionnant qui emploie plus de 260 personnes.
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